Cathédrale Notre-Dame de Chartres -Le grand comble - Charpente

La cathédrale de Chartres de bas en haut… et un peu de Saint-Pierre

Nous nous étions déjà rendus à Chartres (Cf. Chartres, mais pas que…). Pour nous balader mais la visite de la cathédrale n’était pas possible en raison du/de la Covid19. Cette fois l’escapade est plus culturelle ! Visite de la cathédrale comprenant la crypte, la cathédrale et le grand comble.
Même si la visite ne s’est pas déroulée dans cet ordre, je vais la retranscrire ainsi, histoire de nous élever progressivement 😉 … Forcément, il faut remettre le bâtiment dans sa perspective historique.

Rappel
Faire un rappel historique n’est pas très compliqué. Faire court est beaucoup plus difficile… Tentons !

La cathédrale actuelle qui date du XIIIe siècle est en fait le 6e édifice à cet endroit. Les précédents ont été détruits soit par des incendies soit lors de guerres. Depuis 876, Chartres était devenue un important lieu de pèlerinage suite au don par Charles Le Chauve (petit-fils de Charlemagne) de la relique du « Voile de la Vierge ».
Il convient de s’arrêter sur la 5e cathédrale : la cathédrale de Fulbert (évêque de Chartres).
En 1120, la « 4e » cathédrale brûle. Immédiatement Fulbert lance la construction d’une nouvelle église de style roman. Elle comprend une église basse (qui deviendra la crypte), bâtie autour des vestiges antérieurs, dont la chapelle Saint-Lubin, et au-dessus la cathédrale proprement dite. La dévotion de Fulbert pour la Vierge le conduit à faire sculpter et installer dans la crypte une Vierge en bois de poirier sombre (Notre-Dame-de-Sous-Terre) qui deviendra un très important objet de pèlerinage (cette statue a été détruite à la Révolution et refaite ensuite).
Cette nouvelle cathédrale est immense. C’est le plus grand édifice roman de l’époque. Sa largeur est celle de la cathédrale actuelle : 33m. Elle est très avancée dans sa construction au décès de Fulbert en 1028. Un nouvel incendie en 1030 impose au successeur de Fulbert, l’évêque Thierry, une nouvelle restauration. L’église est consacrée en 1037.
En 1134 un incendie ravage Chartres. La cathédrale est préservée. Avec l’espace libéré par les maisons détruites, l’édification d’une nouvelle façade ouest est lancée : c’est le Portail Royal et les deux tours (la flèche de la tour nord était en bois et sera reconstruite en pierre après un incendie -encore un, mais par la foudre – au XVIe siècle par Jehan de Beauce).

En 1194 un nouvel incendie ravage la ville. Et la cathédrale.
Opportunément ?

En effet le trésor, dont la relique du voile, a été préservé, la nouvelle façade ouest également comme les pièces maitresses des vitraux dont Notre-Dame de la Belle Verrière (la « Joconde des vitraux »)…

Il faut comprendre qu’à cette époque Chartres est un très important centre culturel et religieux. Politiquement la ville est indépendante du royaume de France. Et très prospère grâce au blé de Beauce. Bref, comme disait notre guide, c’est la « Silicon Valley de l’époque ». Savoir, argent, pouvoir, tout y est important et concentré. Et la paix est là.
De plus, en cette phase d’effervescence architecturale, une cathédrale romane dans cette ville phare semble désuète alors que la cathédrale gothique Saint-Etienne de Sens vient d’être érigée…
Opportunément donc ?

L’évêque de Chartres, Renaud de Mouçon, cousin germain du roi Philippe Auguste (ça doit aider un peu), soutenu par le Pape Innocent III (ça doit aider aussi) lance aussitôt la construction d’une nouvelle cathédrale. Les plans étaient donc déjà prêts. Un bâtiment de cette envergure ne s’improvise pas en quelques semaines…
La construction sera d’une rapidité stupéfiante pour l’époque : en moins de 30 ans le gros oeuvre est achevé. Aucune interruption ne viendra entraver l’édification de la cathédrale. Pas de rupture de financement pour un tel projet !
Le culte peut y être célébré dès 1220, les porches des transepts posés en 1230. Le 17 octobre 1260 la cathédrale est consacrée en présence de Saint-Louis (qui s’était marié à Sens…).

Ouf !

Une fois les billets pris pour les différentes visites, nous avons un peu de temps avant que la première ne débute. Nous en profitons pour faire à nouveau le tour de l’édifice et de sa statuaire.

Le portail sud comprend 3 baies précédées d’un avant-porche. Le représentation illustre les personages de l’église. A gauche les martyrs, au centre les apôtres et à droite les confesseurs (saints n’ayant pas subi le martyr)

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade Sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade Sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade Sud

Au nord, la disposition est identique. Les portails représentent des scènes de l’Ancien Testament et de la vie de la Vierge Marie.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade nord

Quelques détails détails du portail nord. Les sculptures sont vraiment superbes ici aussi.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail nord


Enfin la façade ouest, entrée principale de la cathédrale, datant du XIIe siècle (dernier remaniement de la 5e cathédrale et qui a survécu à l’incendie de 1194) avec son portail royal à 3 baies.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Façade ouest (avec correction de la perspective)

Une petite créature monstrueuse pour la forme avant de commencer…

Cathédrale Notre-Dame de Chartres

Nous commencerons pour les besoins de la cause (c’est-à-dire mon envie d’aller de bas en haut) par l’église basse improprement appelée crypte. Construite sous Fulbert, c’est la plus longue crypte d’Europe.
Elle est en forme de U inversé au sommet duquel initialement 3 chapelles romanes profondes et étroites avaient été bâties. Après l’incendie de 1194, 3 autres de style gothique ont été intercalées.
Cette église basse est devenue plus « enfouie » après le remblaiement des décombres suite à l’incendie de 1194.

  • Schéma simple de l'église basse
  • Parcours des pèlerins vers les chapelles
  • En plus réaliste (en bleu les vestiges antérieurs - chap Saint-Lubin)
  • Ajout des chapelles gothiques après 1194
  • Plan de la cathédrale "haute"
  • Superposition des églises haute et basse

La visite fut assez sommaire. Notre guide « sous-sol » était assez rapide…
Je n’ai pas tout photographié, j’écoutais beaucoup… L’entrée s’est faite par les escaliers coté nord. Les peintures du plafond datent du XIXe.

Eglise basse (crypte) de Notre-Dame de Chartres - Entrée
Entrée…

La crypte ou église basse : près de 200m de long au total, 5m de large.

Eglise basse (crypte) de Notre-Dame de Chartres
Crypte ou église basse

Une des chapelles romanes. Longue, assez étroite et sombre. Les peintures sont du XIXe siècle.

Eglise basse (crypte) de Notre-Dame de Chartres - Chapelle romane

La main de Dieu entre le jour et la nuit (peinture du XIXe siècle).

Eglise basse (crypte) de Notre-Dame de Chartres - La main de Dieu (XIXe) siècle

Vitraux contemporains d’une chapelle gothique

Avant de quitter la crypte, on trouve la plus ancienne des peintures murales (XIIe) représentant des saints en vogue à l’époque.

Eglise basse (crypte) de Notre-Dame de Chartres -  peinture du XIIe siècle
Peinture du XIIe siècle

On ressort !

La visite de la cathédrale sera limitée pour des raisons de durée au portail ouest et aux vitraux. Prévue pour durer 2h, elle durera plus de 2h30, et on nous n’aurons qu’effleuré le sujet ! Mais il y a tant à entendre et à apprendre… Nous sommes une grosse vingtaine de touristes, casques sans fils rivés sur les oreilles pour écouter notre guide. Anecdote sympathique, a l’extérieur notre guide n’avait pas de pointeur laser, mais un miroir qui reflétait les rayons du soleil. Ecologique et efficace !

Nous débutons donc dehors, devant le portail royal de la façade ouest datant de la cathédrale romane de Fulbert et préservé de l’incendie de 1194. Je ne vous referai pas l’exposé, j’en serai bien incapable ! Mais les explications fournies sont passionnantes, le rythme enlevé, bref le pied !

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Portail royal
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Baie de gauche  - L'Ascension
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Baie centrale  - L'Apocalypse
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Baie de droite  - L'incarnation

Détails amusants des sculptures ornant le tympan de la porte de gauche (nord) : Dieu et le Diable sont visibles, mais un peu cachés !

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Détails portail ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Détails portail ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Détails portail ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Détails portail ouest

Parmi les sculptures représentant les arts libéraux, voici la Grammaire avec son fouet. Elle fait face à la Musique qui surplombe Pythagore (qui a établi les gammes musicales et les lois d’harmonie). En-dessous d’elle, Donat, grammairien latin du IVe siècle, encore enseigné au Moyen-Age.

Cathédrale Notre-Dame de Chartres - portail royal - La Grammaire et la musique
La Grammaire et la Musique


Entrons…

130m de long, 37,5m sous voûte, c’est grand ! Grand mais pas écrasant. Et lumineux. Forcément le soleil extérieur aide…
Dans la cathédrale il n’y a aucun tombeau, pas même celui des évêques. L’église est uniquement dédiée à Marie.
Les travaux de restauration qui sont menés donnent un superbe éclat à l’ensemble. Les enduits ont été nettoyés et refaits à l’identique avec cette teinte chaude. On est loin d’un blanc froid et cela se ressent dans l’atmosphère générale.
NB : un reportage du Ministère de la Culture sur cette restauration ici

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Nef
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Nef

Le Grand orgue dont le buffet, bien que plusieurs fois remanié, date du XVIe siècle.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Grand orgue
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Grand orgue
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Grand orgue

La nef est bordée de deux collatéraux. Des travaux de restauration ont lieu au début du déambulatoire nord sur la clôture de chœur.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Collatéral sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Collatéral sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Collatéral sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Collatéral nord

Naturellement notre guide nous explique les vitraux, enfin quelques uns ! 2600m2 et 172 baies seraient un peu trop pour une visite … Le bleu de ces vitraux est célèbre : le fameux bleu de Chartes. Mais ce bleu a une histoire … et pas petite !

Le bleu de Chartres

Si les vitraux de Chartres sont renommés, ils le doivent à la qualité des artisans qui les ont réalisés et à ce fameux bleu. De Chartres dit-on.
L’histoire de ce bleu n’est pas aussi simple que cela. Il faut mêler de la politique, de l’argent et bien sûr de la religion pour l’obtenir !

Dans l’antiquité la couleur bleue n’existait pas. On parlait d’azur. La mer était verte pour les grecs. Chez les romains le bleu évoquait les « barbares » (‘blau’ germanique devenu bleu en français). C’était une couleur peu utilisée.

A la fin de l’ère carolingienne, au plan religieux, Dieu devient un dieu de lumière. Pour la différencier de la lumière terrestre représentée en blanc, cette lumière céleste est symbolisée en bleu. Pourquoi le bleu ? Probablement car il était extrêmement cher (plus que l’or) et pour représenter le divin il fallait de l’exceptionnel.
Ce bleu était terriblement onéreux car requérant des minerais à base de cobalt (élément qu’on ne connaissait pas en tant que tel à l’époque) importés de loin et nécessitant une technique pointue.
A cette époque le culte de Marie connait un engouement extraordinaire. Mère de Dieu, elle doit naturellement revêtir de l’exceptionnel. Et de bleu Marie se parera…

A ce point il faut évoquer l’abbé Suger. L’homme devenu abbé de Saint-Denis est un précurseur. Il sera l’équivalent d’un premier ministre pour Louis VI le Gros (arrivé sur le trône en 1108) avec qui il avait partagé une partie de la scolarité à Saint-Denis. Il sera également régent de France de 1147 à 1149 quand Louis VII Le Jeune part en croisade avec son épouse Aliénor d’Aquitaine.
Mais cet abbé avait d’autres talents. Il fit rénover le chœur de l’abbatiale Saint-Denis (future cathédrale et basilique) avec une technique exceptionnelle : laisser passer le maximum de lumière (divine) dans l’édifice, avec disparition des murs porteurs massifs et création de vitraux colorés (dont du bleu bien évidemment).
Le gothique était né (il s’appelait initialement ‘Art français »)… Rien que ça !

Mais ce n’est pas tout !
En 1131, à la mort accidentelle du fils et héritier désigné du trône de Louis VI, victime d’une chute à cheval (causée par un cochon), Suger conseille au roi Louis VI de prendre comme couleur royale le bleu marial, mettant son royaume sous la protection de la Vierge (dont le culte est en plein essor).
Et le bleu devint la couleur de la royauté…

En voici deux des plus marquants.
L’arbre de Jessé, représentant la généalogie du Christ est probablement le second plus ancien vitrail abordant ce thème (réalisé vers 1150 après celui de Saint-Denis de l’abbé Suger en 1144, possiblement réalisé par le même artiste quelques temps plus tard…). Ce thème sera fréquemment repris aux XV et XVIe siècles. Ce vitrail se trouve sur la façade ouest de la cathédrale.
Notre-Dame de la Belle Verrière qui s’étend sur 3 panneaux marque par la clarté du bleu du vêtement de Marie grâce à l’oxyde de cobalt pur associé à de fines bulles d’air qui éclairent encore la couleur et tranche sur le fond rouge. Ces panneaux ont été enchâssés dans une composition du XIIIe siècle et sont situés au début du déambulatoire sud.

Les autres vitraux ne sont pas mal non plus ! Je les ai un peu éclaircis afin qu’ils soient mieux lisibles (les images sont cliquables si vous souhaitez les voir en plus grand)…

Les transepts, en plus de leurs portails majestueux à l’extérieur sont superbement ornés de roses et de baies. Ils se répondent l’un l’autre (sur plus de 63m, c’est la plus grand de France) et un peu plus que sur un strict plan architectural.
En effet le transept sud a été offert par Blanche de Castille, Régente de France (veuve du roi Louis VIII), et mère du futur Louis IX dit Saint-Louis. Le portail nord quant à lui provient du don du Comte Pierre de Dreux (Pierre Mauclerc) et de la maison de Bretagne. Et le comte de Dreux fut un très turbulent vassal de la Régente qui se voulait indépendant de la royauté.
On doit à cette rivalité ces deux superbes ornements…

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Transept sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vitraux de la façade du transept sud
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vitraux de la façade du transept nord.

Le chœur est le plus vaste de France : 650m2. Il est bordé par une clôture en pierre dont le versant sculpté côté déambulatoire est magnifique. La monumentale statue de l’Assomption a nécessité un renforcement des fondations : 4m de large, 6m de haut, 30 tonnes de marbre de Carrare…

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vitraux du chœur

La clôture de chœur dite « tour du chœur » date du XVIe et a été réalisé par Jehan de Beauce (le même qui a réalisé la flèche gothique de la tour nord de la façade ouest). C’est une œuvre en pierre se dressant de plus de 6 m de hauteur sur une longueur d’environ cent mètres. Son objectif était d’isoler le chœur liturgique auquel les laïcs n’avaient pas accès (et de protéger les moines des courant d’air !).

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Clôture du chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Clôture du chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Clôture du chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Clôture du chœur
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Clôture du chœur

Lors de la restauration des enduits, des restes de la Révolution ont été retrouvés (photos ci-dessous). La cathédrale a souffert comme beaucoup d’autres bâtiments religieux mais par chance sa statuaire n’a que peu pâti de cette période (3500 statues au total…).

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vestiges révolutionnaires
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vestiges révolutionnaires

Parmi les chapelles, en voici 3 :
– celle des Martyrs où est conservé le Voile de la Vierge.
– La Vierge-du-pilier (statue anciennement placée devant le jubé détruit en 1763) a pris son nom en 1806 quand elle fut replacée près du pilier nord-ouest. Elle est habillée de riches habits qui changent en fonction des périodes liturgiques
– Chapelle du déambulatoire nord relatant sur les vitraux les vies de Saint-Thomas et Saint-Julien l’Hospitalier

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chapelle des Martyrs
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chapelle déambulatoire Nord- Vie de Saint-Thomas et Saint-Julien l'Hospitalier
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chapelle déambulatoire Nord- Vie de Saint-Thomas et Saint-Julien l'Hospitalier
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Chapelle Notre-Dame du pilier

Suite à la réforme liturgique du Concile de Trente au XVIe siècle, le chœur doit être apparent aux fidèles. Le jubé (en bois ou en pierre ou mixte) qui séparait le chœur de la nef doit donc disparaitre des églises. Celui de Chartres sera abattu au XVIIIe… Son ancienne grille est conservée à l’entrée ouest (mur sud) de la cathédrale.

Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Ancienne grille du jubé

Nous allons prendre de la hauteur et monter dans les combles voir la charpente. Là encore un peu d’histoire est nécessaire…

La Révolution va faire perdre des statues au portail sud et des vitraux à la cathédrale. L’orfèvrerie et le trésor sont fondus. La statue en bois de Notre-Dame-sous-Terre est brûlée. Le mobilier est pillé et le plomb de la toiture est fondu pour faire des balles. La cathédrale est transformée en temple de la Raison.
En 1792 le Conventionnel Sergent-Marceau (originaire de Chartres) siège à la commission conservatrice des monuments des arts. Il évitera une destruction plus importante.
En 1836 un incendie détruisit la charpente en chataigner. La reconstruction sera réalisée avec une charpente en fer et en fonte associée à une couverture en cuivre. La nouvelle toiture sera terminée en 1841.


On démarre notre ascension au niveau de l’escalier du transept nord. Durant la montée le passage juste à côté des vitraux nous montre les dégâts de la pollution. Naturellement on côtoie les contreforts de pierre. C’est impressionnant.

Montée vers le grand comble
On monte

Notre montée (en orange) dans l’escalier au niveau du transept nord puis le passage en extérieur (en rouge), le long du haut des arc-boutants vers le grand comble.

Arrivés sur l’esplanade en haut du transept nord, la vue est géniale sur Chartres.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vue depuis l'esplanade du transept nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vue depuis l'esplanade du transept nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vue depuis l'esplanade du transept nord
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Vue depuis l'esplanade du transept nord

On passe ensuite le long du haut de la nef en direction de la tour nord de la façade ouest.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Tour nord de la façade ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Tour nord de la façade ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Tour nord de la façade ouest
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Tour nord de la façade ouest

Escalier dans la tour nord menant à la passerelle vers les combles.

Cathédrale Notre-Dame de Chartres - Escalier vers le grand comble
Escalier vers le grand comble

Le grand comble. Magnifique, même si ce n’est plus la « forêt » en châtaignier.

  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres -Le grand comble - Charpente
  • Cathédrale Notre-Dame de Chartres -Le grand comble - Charpente

Une fois redescendus, nous laissons Notre-Dame pour aller non loin, un peu plus bas, vers l’église Saint-Pierre. Nous marchons dans les rues que nous connaissons déjà un peu.

  • Dans les rues de Chartres
  • Chartres - Hôtel de la Caige
  • Dans les rues de Chartres

On passe devant l’étonnante église Saint-Aignan si richement colorée à l’intérieur (voir l’article Chartres, mais pas que…).

Eglise Saint-Aignan de Chartres
Eglise Saint-Aignan de Chartres

On poursuit notre courte balade…

  • Dans les rues de Chartres
  • Rue Saint-Pierre à Chartres; au fond, l'église
  • Dans les rues de Chartres

Nous arrivons à l’église Saint-Pierre. Il s’agit d’une ancienne église de monastère, Saint-Père-en-vallée. Sa construction s’étale du XI au XIVe siècle, de la tour porche primitive jusqu’au chœur réalisé (enfin retouché) en dernier. Des débuts du roman au gothique flamboyant …
[Vous trouverez ici une vidéo dont la réalisation n’est pas extraordinaire, mais dont le contenu fait une présentation assez détaillée et très instructive de l’histoire architecturale de l’église.]

  • Eglise Saint-Pierre de Chartres
  • Eglise Saint-Pierre de Chartres

La nef. Des travaux de restauration sont en cours.

  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Nef
  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Nef

Les vitraux des baies hautes sont plus tardifs que ceux de Notre-Dame.

  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Nef
  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Nef

Une chapelle latérale. Je ne sais pas si les enduits seront restaurés plus avant.

Eglise Saint-Pierre de Chartres – Chapelle latérale

Quelques vitraux des baies hautes…

  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Vitraux
  • Eglise Saint-Pierre de Chartres - Vitraux

Ce sera tout ! Ensuite le retour se fera en partie par des routes secondaires déjà empruntées puis par l’autoroute.

Si vous êtes très motivés…
Au fil de mes recherches, j’ai trouvé des sites incroyables de richesse sur la cathédrale de Chartres : son histoire, ses vitraux, ses sculptures etc. Il en existe naturellement d’autres que je ne connais pas, mais voici ceux dont je me suis principalement et abondamment servi pour ma culture et me rafraichir la mémoire après la visite.
https://www.vitraux-chartres.fr
http://www.cathedrale-chartres.org
http://www.cathedrale-chartres.fr

6 commentaires

  • Marc

    Il semble que les cathédrales brûlaient déjà beaucoup autrefois…
    Magnifiques photos du comble et des vitraux.
    Merci pour ce reportage très documenté Arnaud !

    • Gueule.kc

      De base, l’incendie était une immense menace. Pour Chartres, on dira que la catastrophe ne pouvait mieux tomber quand il s’est agit de la mettre « aux normes du temps »
      Mais elle a brûlé après, et pas qu’une fois.
      J’ai appris beaucoup en préparant la visite, puis avec les différents guides sur place et enfin par les recherches complémentaires pour écrire l’article.
      Ces bâtiments incroyables pour leurs époques, témoins de la puissance de l’église, de la hardiesse des bâtisseurs et de l’éternel ego des hommes (qui aura la plus grande/haute) sont aussi des voies d’accès à l’histoire qui leur est contemporaine.
      Et je me mets à apprécier le Moyen-Age…. ce n’était pas gagné !

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