Séjour à Avignon – Partie 6 (23/12/2022)

Aujourd’hui nous partons au sud d’Avignon. Nous n’allons pas très loin, sur la Montagnette (colline de 6 000 hectares) à l’abbaye Saint-Michel de Frigolet. L’abbaye tire son nom du mot thym, le “ferigoule” en provençal, qui pousse partout sur les collines.

D’abord simple prieuré qui aurait été fondé par les moines de Montmajour, elle a grandi avec l’implantation d’un chapitre de Saint Augustin et a connu son apogée au XIIème siècle. De cette période subsistent le cloître, l’église Saint-Michel et la chapelle romane Notre-Dame-du-Bon-Remède bâtie antérieurement au XIe siècle.
A partir du XVe siècle, l’abbaye fut progressivement abandonnée. Mais en 1635 des Hiéronymites s’installent et embellissent le prieuré délaissé. Ils ajoutent une salle du Chapitre et les salles attenantes dotées de voûtes de pierre. La chapelle Notre-Dame-du-Bon-Remède est ornée de son magnifique décor baroque.
A la Révolution les lieux deviennent des biens nationaux. Transformée en pensionnat en 1839, l’abbaye a accueilli le jeune élève Frédéric Mistral, lui même recevant parfois son ami Alphonse Daudet.
Fermé deux ans plus tard, l’ancien prieuré est racheté par le Révérend Père Edmond et investi par des Prémontrés. Des pèlerins y viennent en masse et une église néogothique hautement décorée est édifiée, englobant la chapelle de Notre-Dame du Bon Remède. Une enceinte néo-médiévale est également construite – carrément fortifiée avec des tours, créneaux, courtines et mâchicoulis !
Le 6 juin 1869, le Pape Pie IX élève le prieuré au rang d’Abbaye. En 1880 l’expulsion des congrégations les fait partir en exil vers l’abbaye de Leffe en Belgique. C’est en 1923 que les Prémontrés ont regagné l’abbaye.

On ne peut pas parler de l’Abbaye de Frigolet sans parler de « l’élixir du révérend Père Gaucher » ou la liqueur Frigolet d’un beau vert doré, fabriquée avec les fines herbes de la montagnette.
Daudet, dans ses Lettres de mon moulin, s’est inspiré d’un moine de l’abbaye, un génie de l’alambic, le frère Calixte Gastinel. La véritable histoire de cette liqueur diffère un peu de celle de Daudet. Oui, le Frère Gastinel distillait dans l’abbaye la liqueur, commercialisée sous le nom de Norbertine, du nom du fondateur de l’ordre, Père Norbert. Mais ce n’est que vers la fin du XIXe siècle qu’une distillerie à Châteaurenard acquit la licence pour la fabriquer et adopte le nom donné par Daudet.
Aujourd’hui, cette distillerie existe toujours.

Les chanoines réguliers Prémontrés appelés aussi Chanoines blancs en raison de la couleur de leur vêtement. Ce sont des religieux qui, à la vie commune sous la Règle de Saint Augustin et à la dimension contemplative de leur vie, ajoutent aussi l’exercice du ministère pastoral soit à l’intérieur du monastère (accueil, groupes de jeunes, scouts, cours de chant grégorien, préparation au mariage…) soit à l’extérieur (paroisse, ministère de la prédication, aumônerie…).

Pour une vue aérienne du site, trouvée sur la toile…

Les derniers kilomètres pour arriver à l’abbaye sont très agréables à conduire. Nous nous garons sur le parking prévu à cet effet. 3 voitures. Nous ne serons pas étouffés par la foule !
Nous pénétrons dans l’enceinte…

Nous arrivons à la Chapelle Saint-Michel de style roman (et discret). Nous serions presque passés devant sans la voir.

Sous le porche vu sur la première photo de la série précédente une reconstitution en santons.

Juste après le proche à gauche se trouve la basilique Notre-Dame et face à nous s’étend une allée montante. Avant de l’emprunter, nous bifurquons sur la droite pour monter quelques marches.

En haut nous avons une belle vue sur les tours de l’abbaye et de la basilique.

En redescendant les escaliers nous nous trouvons face à la basilique et ses 3 porches.

Le cloître n’est pas ouvert à la visite tout comme la bibliothèque et le Chapitre.
En empruntant l’allée, nous montons quelques marches à droite et atteignons un bar-restaurant situé dans l’enceinte. Nous prenons nos cafés au soleil bien agréable.
Nous redescendons ensuite en direction de la basilique de l’Immaculée Conception.

En pénétrant dans l’église, c’est un choc de couleurs. Le XIXe est passé par là avec son style néogothique. Au bout du bas côté nord on trouve la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Remède, tandis qu’au fond du collatéral sud c’est la chapelle Saint-Joseph.

Juste à côté de l’entrée, Saint-Pierre accueille les fidèles (et les visiteurs). A sa gauche, un message assez clair (2e photo) !

Le chœur et vue vers l’ouest (entrée).

Une des chapelles latérales est dédiée à Saint-Norbert, fondateur de l’ordre des Prémontrés.

La chapelle Saint-Joseph, située au fond du bas-côté sud.

Ca, c’est pour des raisons personnelles…

La chapelle Notre-Dame-du-Bon-Remède date du XIIe siècle. Elle a été richement décorée au XVIIe siècle. Elle fut englobée dans la construction de la nouvelle abbatiale au XIXe siècle. Cette abbatiale fut consacrée basilique mineure par le pape Jean-Paul II.

La vitrine aux trésors…

Pour les plus motivés, une visite virtuelle est disponible sur le site de franceimmersive.

Nous quittons l’abbaye pour une balade improvisée. Comme Les Baux-de-Provence ne sont pas loin, ce serait dommage de ne pas y passer. Les petites routes sont un plaisir à rouler. Nous nous arrêtons pour une pause photo tout proche de la cité.

Arrivés dans la ville (enfin en bas), les parkings sont pleins. Et du monde un peu partout. Certes ce n’est pas l’affluence du mois d’août mais quand même. Alors nous passons notre chemin sans nous arrêter. Ce sera pour une prochaine fois (à vrai dire dans pas longtemps 😆 )…
Nous poursuivons donc notre balade à un train de sénateurs arthritiques… Je peux vous assurer que le Spyder n’a pas été maltraité !
Petites routes gentiment viroleuses, paysages pour le moins sympathiques et météo favorable, que demander de plus ?

Nous passons au pied du château de Roquemartine datant du XIIe siècle (fermé au public jusqu’en 2023 pour travaux de sécurisation) sur la commune d’Eyguières.

Comme à notre habitude nous ferons une pause casse-croûte en bord de route en profitant du soleil (mais pas vraiment de la chaleur car un petit vent présent rafraichît sournoisement)…

Au passage à Eygalières, je ne peux m’empêcher de sortir le téléphone pour quelques photos.

Notre parcours, une boucle, nous ramène progressivement vers les Baux-de-Provence. Les reliefs redeviennent un peu plus marqués. Ici c’est du côté d’Aureille.

Rapidement le soleil décline. Les teintes orangées enveloppent les montagnes. Superbe…

Nous prendrons le chemin du retour ensuite, avec un nouvel arrêt café à Saint-Rémy de Provence. Très encombré, très fréquenté, nous n’aurons pas très envie de nous y promener d’autant que la nuit est quasiment complètement tombée.

Le retour à Avignon sera assez pénible compte-tenu des embouteillages habituels majorés par les restrictions de circulation en raison du feu d’artifice prévu ce soir. Et oui, car c’est celui initialement programmé en période estivale et qui avait dû être annulé en raison de la sécheresse.
Il est prévu au Pont d’Avignon à 19h. Nous y arriverons à pied (après avoir garé le Spyder dans son parking). Beaucoup de monde…
Le joli bouquet final a été tiré … au son de Mariah Carey. Mouais… Un 23 décembre à Avignon, il aurait sûrement été possible de trouver moins … débile ?

En rentrant à notre appartement, une petite pour la route…

Ce sera tout pour cette journée !

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La trace du jour