Norvège J16 : A l’assaut de Nordkapp … et échec !

Nous nous sommes levés tôt. Le petit-déjeuner est servi à partir de 6h30. Nous y sommes ! Il faut prendre des forces (et le buffet le permet !) : temps exécrable prévu pour la journée. 
À Alta où nous sommes, il fait 5 degrés, pluie et vent bien frais. 
La météo dit tempête de pluie d’abord et tempête de neige après. 
Mais que tempête de neige sur le Cap Nord. Alors ça va !
Équipement lourd prévu : 6 couches pour Marc, une de moins pour moi mais de l’électricité en plus 🙂 …
On verra bien. Ou rien si le temps se bouche complètement !
Nous avons un peu plus de 230 km à faire pour atteindre le Cap Nord.

Nous partons à 7h30 sous la pluie et dans le frais. Très rapidement les conditions se durcissent. La pluie laisse place à la neige bien avant ce qu’avait prédit la météo. En fait dès la sortie de Alta, cela devient assez musclé.
Le vent accumule la neige fondue sur la visière, la route devient glissante. Je conduis prudemment. Il y a peu de monde sur la route, pour ne pas dire très très peu de monde. Au fur et à mesure la route blanchit, les flocons qui voletaient deviennnent plus lourds et plus drus. Le ciel est totalement bouché et aucun espoir d’accalmie à l’horizon. Les prévisions sont justes, voire un brin optimistes en fait. Mais peut-être parce que nous sommes des étrangers. Expliquant le peu de monde sur les routes : les locaux savent et ne sortent pas !

Nous avons fait 40 km et ce n’est pas la joie !

Certains endroits sont moins touchés par la couche de neige qui s’épaissit progressivement et me permettent de d’avancer plus facilement mais ils sont rares. Ils sont l’illusion que nous pouvons continuer. De plus en plus souvent, je sens l’anti-patinage du Spyder se déclencher. Alors que le tricycle russe de Marc est dans son élément …

Je me rends vite compte que je suis l’élément faible du duo : La configuration du Spyder m’oblige à choisir ce que je place « au sec » dans les traces des quelques véhicules qui nous ont précédé : les roues avant pour la direction ou la roue arrière pour la motricité. Compliqué ! De plus la faible garde au sol de mon engin en fait un ramasse-neige de premier ordre. Pas idéal du tout.

Progressivement ma progression devient de plus en plus chaotique et difficile. Des motos passent, des voitures et des autocars. Le trafic se fait plus intense. Nous sommes peut-être partis trop tôt. Ces véhicules auraient peut-être un peu dégagé la route pour ma bestiole.

En plus des difficultés à rouler, je sens des claquements dans « la transmission » et le moteur se met à ratatouiller sévère ! Puis cale. Heureusement il va redémarrer.
Ça fait trop.
La mort dans l’âme pour moi, il faut faire demi-tour. Je plombe Marc par mon incapacité à aller plus loin. C’est cependant la seule solution. Il est à peine 10h30. Nous aurons mis 3h pour parcourir 100 km…

Sur le chemin du retour, nous croisons une voiture en bien plus mauvaise posture ! Pas de dégâts humains.

Une sortie de route. Pas de victime…

Nous allons faire halte à Skaidi, 15 km après notre demi-tour. Nous y avions fait le plein à l’aller. La station-service, hôtel, supermarché, bar (et surement encore autre chose) va nous servir de refuge transitoire.

Ma déception est immense. Marc saura l’apaiser. Mais pas l’annuler complètement. Plusieurs fois je proposerai de retenter le coup plus tard dans la journée, après avoir séché nos affaires à l’hôtel. Pas très raisonnable et Marc calmera mon impétuosité doublée d’inconscience. J’ai même envisagé de tenter le coup en solitaire (histoire de ne pas trainer Marc une dans une nouvelle galère) en « soirée »… Mais la perspective de routes gelées m’a fait (probablement sagement) renoncer.

Au sec, nous faisons un premier bilan :

  • Marc est trempé des pieds à la tête. Gants transpercés, bottes idem, pantalon itou ! A tel point que le l’essuie-tout est indispensable (Cf photo !)… La pauvre. Mais stoïque !
  • Moi, les chaussures sont aussi transpercées, les gants aussi mais le chauffage électrique permet de rester au chaud. Top.
  • Marc va se procurer au supermarché-station-service-hôtel-restaurant une autre paire de gants histoire de faire le retour au sec !
  • Le Spyder semble s’être remis de ses émotions lors de ces premiers kilomètres de retour.

Après plus d’une heure nous reprenons la route en direction de notre hôtel. Le chemin se fera lentement mais sans problème supplémentaire. Aucune alerte mécanique sur mon 3 roues…
Arrivés, nous mettons nos affaires à sécher, nous nous reposons et je tente de digérer ma déception. Mais nous avons décidé de retenter notre chance demain !
Marc s’est attaché (et forcément a réussi) a trouver un hôtel pour la nuit d’après. Car le nôtre ne pourra nous accueillir une nuit de plus (nous sommes sur liste d’attente à notre hôtel actuel mais la situation semble compromise), tout étant bondé pour cause de congrès divers. C’est la saison.

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La trace du jour




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Vidéo(s) du jour
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