Montreuil (-sur-mer) et un peu plus
Ce week-end prolongé avec le lundi férié, une balade est envisageable mais la météo semble capricieuse et les prévisions très changeantes. Une solution est le Perche, il m’en reste encore à voir là-bas, je n’ai pas réalisé certains circuits. Mais non.
Ce sera vers le Nord. Le site d’un Youtubeur, Trésors en Nord, qui met en valeur le patrimoine de sa région (et un peu plus) m’a donné envie d’aller à Montreuil-sur-Mer. Mais bon, ce n’est pas la porte à côté quand on réside en région parisienne. 250 bornes environ en itinéraire le plus rapide. Va falloir trouver des étapes pour faire passer la pilule autoroutière !
Donc en selle un peu avant 8h. Météo claire mais pas de grand bleu non plus. Il fait à peine 10°C. De toutes façons je sais que je me prendrai de la pluie sur le casque dans la journée. C’est la grenouille qui l’a dit ! J’espère juste pouvoir bénéficier d’éclaircies pour en profiter un peu. C’est parti donc pour un grand bout de bitume : A1, A16…
Après environ 1h30 de punition (le vent est grossièrement de face et restera très présent toute la journée), et 10 km avant de sortir de l’autoroute, je dépasse Amiens et fais une pause sur une aire de repos.
Je me suis progressivement refroidi. Plus que je ne le croyais. La veste que j’ai prise est plutôt typée urbaine (même si ce n’est pas un blouson). Elle est imperméable à l’eau (et le prouvera…) mais pas assez étanche à l’air. Le café de la thermos ne suffira pas : je vais me mettre à trembler comme une feuille à mon retour en selle ! Les 10 derniers kilomètres d’A16 seront pénibles. Je sors à Flixecourt. Ensuite, à vitesse plus modérée, tout rentrera dans l’ordre.
Me voici donc sur les routes vallonnées de la Somme.
Car j’ai prévu d’atteindre Montreuil en passant par la vallée de la Canche à partir d’Hesdin. Oui, ça rallonge un peu, mais je ne suis plus à quelques kilomètres près…
Sur l’itinéraire se trouve l’abbaye de Saint-Riquier.
Haut lieu de l’empire carolingien, fondé initialement au VIIe siècle sur les dépouilles de Saint-Riquier, cette abbaye sera plusieurs fois détruite mais toujours reconstruite et embellie. Sa importance entraînera la création d’Abbeville (ville des abbés) qui s’échappaient ainsi d’une ville devenue bien trop grande et bruyante. Car la ville (qui s’appelait alors Centule) comptait plus de 15000 habitants, chiffre colossal pour l’époque. Le bâtiment actuel date du XIIIe siècle (les fondations sont en partie plus anciennes) et sera modifié jusqu’au XVIIe siècle. A la Révolution, l’abbaye sera vendue comme bien national.
Plutôt que de m’étendre sur l’histoire de l’abbaye, je vous suggère ce reportage de France 3 Picardie ou celui sur le site de vulgarisation Nota Bene. Ensuite vous n’aurez plus envie de voir les photos qui suivent 😆 …
En arrivant je vois un couple qui descend d’un trike Harley et qui se dirige vers l’église casque à la main. Le temps de me libérer du casque, de prendre l’appareil photo dans le top case etc, je les vois revenir. Zut me dis-je, c’est fermé ! Pourtant un dimanche vers 10h, ça devrait se préparer à la fiesta messe…
Mais l’abbatiale est ouverte et les petites mains s’activent effectivement à l’intérieur.
La taille de l’édifice atteste de son importance.
Dans la nef on trouve des blasons (restaurés) sur les piliers.
Statue de Saint-Christophe monumentale et les voûtes gothiques… C’est léger et élégant !
Le chœur
Le collatéral sud
Le collatéral nord
Une des chapelles absidiales…
Chapelle de la Vierge (chapelle axiale)
collatéral sud
Je sors de l’église il est presque 11h. Le ciel n’est pas trop chargé et de belles percées de soleil illuminent régulièrement la route. Ce sera le cas jusqu’à Montreuil.
J’atteins Hesdin et bifurque dans la vallée de la Canche. Je traverse de petits villages. Quelques voitures deci-delà, mais je ne suis pas vraiment perturbé par le trafic !
En chemin, je fait un petit crochet à Beaurainville pour aller voir les ruines, enfin devrais-je dire la ruine, du château des Lianne (pas de ‘s’ car c’était le nom du seigneur qui l’a possédé), datant du XIIe siècle probablement. Initialement ce château appartint à la famille Colet (branche cadette des seigneurs de Beaurain) et échut à Enguerran de Lianne (un des 12 barons du boulonnais) par son mariage avec Colette Colet en 1280. Ces quelques vestiges sont dans un pré, juste au bord d’un chemin pas très bien carrossé réservé habituellement aux riverains.
Je reprends mon chemin jusqu’à Montreuil où je pénètre par le nord, par la Porte de Boulogne. Je monte par les quelques virages pour arriver place Gambetta qui sera le point de départ de ma visite à pied. Il est 11h45 environ et manifestement une heureuse cérémonie vient de s’achever. Les participant sortent encore de l’abbatiale Saint-Saulve. J’y reviendrai plus tard.
Un peu d’histoire (rapide !)
Initialement un petit monastère (monasteriolum -> monastère -> Montreuil) fut bâti probablement vers le VIe siècle à l’endroit de la future ville. Situé en hauteur par rapport à la vallée de la Canche, ce fut rapidement une position stratégique. Le premier château daterait du IXe siècle. Car la Canche était alors navigable et menait à la mer et donc Montreuil était un port. Ce fut même le seul port du royaume capétien car en 980 la ville est rattachée au domaine royal. Afin de le protéger Philippe Auguste fit construire une forteresse au début du XIIIe siècle. Au XIVe siècle la ville comptait plus de 10000 habitants (moins de 2000 aujourd’hui).
Vers la fin du Moyen-Age, l’ensablement de la Canche, les guerres de religions et le développement d’autres ports firent perdre de l’importance à la ville. En 1537, les troupes de Charles Quint et d’Henri VIII pillent la ville. François 1er ordonne la construction de fortifications puis, 30 ans plus tard, d’une citadelle à la place de l’ancien château.
La ville sera utilisée pendant le camp de Boulogne en 1804 (préparatifs d’invasion de l’Angleterre par Napoléon). Pendant la première guerre mondiale, les britanniques y installeront leur Grand Quartier Général.
Et un peu de toponymie…
Le nom officiel de la ville n’est pas Montreuil-sur-mer mais Montreuil. Les 10 km de distance avec la Manche ne lui permettent pas de porter ce nom. Mais c’est l’usage qui le lui donne. D’ailleurs des panneaux de signalisation (non photographiés dans ma balade) portent l’expression « -sur-mer ». Il en est d’ailleurs de même pour le Montreuil du 93 qui est appelé souvent Montreuil-sous-bois…
Ci-dessous le trajet de la promenade.
Sur la place Gambetta se trouve également l‘Hôtel-Dieu, fondé en 1200 par Gauthier de Maintenay seigneur de Montreuil. A l’origine il était tenu par des religieuses de l’ordre de Saint-Augustin. La chapelle Saint-Nicolas (fermée…) fut construite par Ernoul de Fosseux, en 1450, à son emplacement actuel, puis reconstruite en 1472, suite au séisme de 1467 (origine du phénomène non clair…). La voûte fut à nouveau reconstruite en 1541, après avoir été endommagée lors du siège de Charles Quint. Entre 1871 et 1874 la chapelle fut reconstruite encore une fois par l’architecte hesdinois Clovis Normand (disciple de Viollet-Le-Duc) qui n’a conservé de l’édifice du XVe siècle que le portail flamboyant.
Parcourant tranquillement les rues je prends quelques photos. L’atmosphère est calme et je croise quelques familles endimanchées qui se hâtent vers je-ne-sais-quel déjeuner. Je suis bien dehors !
Je parviens à l’ancien hôpital des orphelins. Créé en 1640, l’orphelinat sera reconstruit et transformé en hôpital au XVIIIe siècle avec la création d’une chapelle. Il fermera en 1963. Aujourd’hui une école, une bibliothèque et une école de musique occupent les lieux.
Juste après de trouve la rue clape-en-bas. Habituellement très commerçante est calme ce jour.
Les remparts sont juste à côté. J’y monte et j’ai une jolie vue, entre autre, sur la chapelle de l’hôpital des orphelins.
Du haut des remparts on voit en contre bas (bas…) des jardins et potagers soigneusement entretenus.
En se promenant on a de jolies vues à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de la ville.
En se rapprochant de la citadelle, située sur le versant nord, vues vers les fortifications à l’extérieur et vues vers la ville à l’intérieur…
La vue embrasse le panorama sur la région.
Certains avancées des remparts donnent de jolis points de vue sur l’ensemble des fortifications.
En se rapprochant de la citadelle, les fortifications deviennent plus massives.
Malheureusement la citadelle est inaccessible aujourd’hui. Je passe donc devant, traversant les fossés qui la séparent du reste de la ville.
Dans un des fossés une série de panneaux rappelle le rôle de Montreuil pendant la première guerre mondiale.
Je poursuis la balade jusqu’à la porte de Boulogne par où je suis arrivé.
La porte de Boulogne était une des deux portes donnant accès à la ville.
Juste à côté de la porte et en bas de la cavée Saint-Firmin, un café peint en rouge attire mon objectif !
La cavée Saint-Firmin est une ancienne rue pavée qui grimpe avec une pente à 12% en moyenne et était pourtant empruntée par calèches et diligences. Pauvres chevaux… Les petites rues transversales sont abruptes aussi.
Suivant la principale artère, la rue Pierre Ledent, je me dirige vers la (grande) place du général de Gaulle (voilà qui est original !). Sur le chemin forcément, quelques clichés s’imposent…
En arrivant sur la place, qui est en fait un parking géant, quelques commerces et restaurants sont ouverts… et même une boulangerie où je ferai mon ravitaillement (2 florentins, d’ailleurs délicieux).
Quelques clichés supplémentaires…
Une arrière-cour bien sympathique avec un restaurant au fond …
Au bout de la place retrouve la statue du général anglais D. Haig, commandant en chef des troupes britanniques lors du premier conflit mondial.
Je quitte la place pour aller voir une venelle, toute petite rue d’1m de large environ : la rue d’Enguinehaut.
Voici la rue d’Enguinehaut. Elle doit faire 30m de long maximum… Un américain standard ne passe pas !
Finalement en revenant un peu sur mes pas et en empruntant une nouvelle ruelle étroite, la ruelle de la vignette , je reviens sur la place Gambetta.
Me voilà face à l’abbatiale Saint-Saulve qui cette fois est désertée. Donc visite !
Un petit historique de cette abbatiale qui comme son nom l’indique faisait partie d’une abbaye.
En 926, les moines de Landévennec (Finistère) fuyant les invasions normandes trouvent refuge à Montreuil et fondent l’abbaye Saint-Walloy (c’est Saint-Guénolé mais en patois local). En 1111 les restes de Saint-Saulve y sont transférés et l’abbaye change de dédicace.
Initialement, l’édifice présentait un plan caractéristique des églises de pèlerinage avec chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. En 1467, un phénomène sismique (tremblement de terre ? Effondrement de terrain ?) abat la nef, le chœur et le transept (ainsi qu’une demi-douzaines d’autres églises à Montreuil ainsi que l’Hôtel-Dieu…). Reconstruite, l’église est pillée et brûlée lors du siège par Charles Quint en 1537. Elle ne sera plus reconstruite à l’identique. Chœur, transept er fenêtres hautes disparaissent et la nef perdra plus de 4 m de hauteur. La massive tour sur la façade ouest reste le seul vestige de la construction du XIIe siècle (le clocher date du XVIIIe). Le portail sculpté est postérieur à 1467. Le trésor d’art sacré de l’abbatiale est considéré comme l’un des plus beaux ensembles du nord de la France (non visible en dehors de visites organisées).
On passe « dans » la tour pour pénétrer dans la nef. Juste après, de part et d’autre se trouvent deux gisants. A gauche en entrant, un chevalier, à droite un ancien abbé.
La nef aux voûtes gothiques…
Vue vers l’ouest et l’orgue.
Collatéral sud avec la chapelle à l’ouest et l’autel à l’est.
Collatéral nord, avec les fonts baptismaux et peinture (Les saintes femmes au tombeau, XVIIIe) à l’extrémité ouest et le retable Saint-Joseph à l’est.
Chapelle Notre-Dame (XVe)
Quelques reliquaires en argent repoussé.
Gisant du Christ retrouvé lors de fouilles au XIXe siècle et bas relief du XVIe (initialement situé dans le chœur détruit).
Je sors finalement de l’abbatiale. Le temps se dégrade progressivement. Je ne suis pas loin de la mer mais les nuages qui viennent de l’ouest sont peu avenants. Je me décide finalement quand même à aller vers les flots (qui seront plus verts que bleus).
Direction Fort-Mahon-plage. L’arrivée par la rue principale qui mène à la plage offre le spectacle habituel d’une ville balnéaire avec ses terrasses pleines de monde, des passants en nombre sur les trottoirs. Port du masque plus ou moins facultatif… Arrivé et garé, je vais prendre quelques photos et profiter pendant quelques minutes. Le temps n’est pas riant et au loin on voit arriver le rideau de pluie.
Il est temps de lever le camp ! Je ne suis pas encore sorti de la ville que les premières gouttes commencent à tomber. Rapidement c’est une bonne averse qui s’abat. Comme le vent ne s’est pas calmé, bien au contraire, c’est une rincée en bonne et due forme que je prends. Heureusement pour moi, ma direction globalement vers l’est me permet de m’échapper un peu.
J’entame mon trajet de retour. Qui ne sera pas direct ! J’emprunte la vallée de la Somme après avoir côtoyé la réserve du Marquenterre. En fonction de la direction de la route et de la progression des nuages je joue à cache-cache avec la pluie et les éclaircies. Globalement je m’en sors plutôt … au sec !
Je vais longer Abbeville par ses faubourgs sud. Malgré une météo triste, l’endroit me plaît beaucoup. Il faudra que j’y revienne ! Quelques photos pour la forme au-dessus des canaux de la Somme …
Je reprends ma route vers le moulin d’Eaucourt. Celui-ci restauré par une association trône fièrement sur sa butte.
Y monter est le gage d’obtenir un joli panorama sur la région.
2 clichés en passant : l’essentiel de survie du motard en vadrouille et son destrier…
Quelques centaines de mètres plus loin, et plus bas, se trouvent les ruines du château d’Eaucourt. Construit au XIIIe siècle juste à côte de la Somme, détruit et reconstruit au XIVe, il sera à nouveau pillé et abîmé au XVe. Finalement reconstruit par le chevalier Jean d’Eaucourt, il sera habité jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Depuis 1983 une association œuvre pour sa restauration et depuis 1996 de nombreuses visites pédagogiques y sont organisées. A mon arrivée une animation est en cours. De peur de déranger, je me contenterai de tourner autour de l’imposante tour-donjon restante. Les quelques autres vestiges seront à passer aux profits et pertes…
Un petit arrêt sur le pont enjambant la Somme pour quelques points de vue supplémentaires…
Ma destination suivante est le village de Long. En chemin je m’arrête pour difficilement apercevoir les ruines du Château de Pont-Rémy. Ce château construit au XIVe siècle par le Vicomte de Pont-Rémy est maintenant totalement à l’abandon. Pourtant cet édifice aura vu passer d’illustres personnages (Wikipedia).
Je parviens à Long, qui s’étend sur les contreforts de la vallée de la Somme. A mon arrivée je monte directement vers l’église Saint-Jean-Baptiste construite entre 1846 et 1851 en style néogothique. Pas tant pour la visiter (d’ailleurs elle est fermée) que pour profiter de la vue que pourrait m’offrir sa situation surélevée. A peine le contact coupé qu’une pluie violente s’abat sur la région. J’ai juste le temps de filer m’abriter sommairement de l’eau et du vent sous le porche (peu profond) de l’église. Une belle saucée qui ne va durer que quelques minutes.
Finalement l’averse cesse et je peux me promener. L’église, l’école des filles juste à côté du parvis … et celle des garçons 50m plus haut !
Je descends au bas du village traversé par la Somme. La mairie a fière allure..
En face de la Mairie se trouvent des écluses. Je m’y promène un peu. Le spectacle est apaisant …
Un peu plus à l’est et à peine plus haut on remarque le château de Long et ses serres qui courent le long de la Somme. Je me rends en quelques minutes devant la grille.
Cette folie du XVIIIe fut bâtie en 1733 par le comte De Buissy (maire et commandant d’Abbeville). A son décès son fils parachèvera la construction et la décoration. Plus tard l’édifice sera progressivement abandonné. Il sera finalement repris en 1964 par l’industriel Roger Van Glabeke (ancien PDG des peintures Avi) qui le restaurera (et obtiendra le prix Chefs d’œuvres en périls remis par A. Malraux).
Revenant à la moto, la pluie se remet à tomber mais là où je vais cela semble plus calme. Tant pis pour la centrale hydroélectrique du village (située non loin) qui fut un des premiers électrifiés…
Suivant la Somme (mais à contre-courant…), je fais une courte pause au belvédère d’Hangest et de Bourdon. Malheureusement le temps bouché ne permet pas d’apprécier le panorama à sa juste valeur.
Je poursuis jusqu’à Airaines. Sur les hauteurs se trouvent les tours de Luynes, vestiges du château des ducs de Luynes. Deux tours, et quelques mètres de mur sont tout ce qui reste d’un édifice à l’histoire mouvementée.
Un premier édifice en pierre dit Château de l’Abbaye, remplaçant une fortification en bois fut construit au XIIe. Au XIIIe siècle le château devient possession anglaise par alliance. La guerre de 100 Ans fera de gros dégâts où la ville sera prise et reprise. En 1472 Charles le Téméraire (Duc de Bourgogne, allié des Anglais) rase la ville et saccage le château. Airaines redevient définitivement française en 1477. Le château sera rasé par les ligueurs d’Amiens en 1589. Il fut restauré en 1620 par le duc de Luynes, Charles-Philippe d’Albert.
Pour la suite de l’histoire du château, je vous laisse lire le panneau photographié sur place. Pas simple !!
A la Révolution le domaine fut démembré. La ville, elle, sera quasiment détruite par l’offensive allemande de 1940.
De là on aperçoit dans le village l’église Saint-Denis. Pendant la guerre de 1870, les Prussiens y enfermèrent les habitants de Longpré-les-Corps-Saints qui leur avaient résisté. L’église ne fut « miraculeusement » que partiellement touchée par les destructions massives de 1940.
Quelques hectomètres plus loin (et un peu plus bas) se trouve le prieuré d’Airaines, probablement construit en 1130, détruit par les Bourguignons en 1422 et reconstruit vers 1550. Vendu en tant que bien national sous la Révolution, il terminera comme exploitation agricole avant de devenir sous la houlette d’une association (Les Amis du Prieuré) un lieu d’exposition.
Il siège sur une « petite » place, entouré d’arbres. J’en fais le tour sans voir âme-qui-vive…
En théorie, mon périple de visites s’arrête là. Sur le chemin, en passant par Tailly (où je ne visiterai pas, en tous cas cette fois) le château, propriété des Hautecloque (le maréchal…), une petite image…
Je décide de rentrer en évitant l’autoroute autant que possible, j’ai de la marge par rapport à l’heure du couvre-feu de 21h. Sur mon chemin je vois un panneau indiquant « Eglise de Sainte-Poix« . Pas bégueule, je bifurque…
Dans le bourg de Sainte-Poix-en-Picardie (anciennement « Sainte-Poix-sur-Somme ») se trouve l’église Saint-Denis, située sur les hauteurs par rapport à l’agglomération. Cette église est l’ancienne chapelle du château aujourd’hui disparu. Brûlée deux fois, la dernière en 1472 par Charles Le Téméraire (comme les Tours de Luynes…), elle sera reconstruite au XVIe siècle. L’église sera endommagée par plusieurs obus en 1940. Sa restauration durera jusqu’en 1965. Je me gare sous les arbres du bosquet attenant et me promène tranquillement autour. Pas un chat. Naturellement elle est fermée.
Pour accéder à l’église par la ville, par la rue Porte-Boiteux, on emprunte une rampe et des marches pour passer sous une arche en pierre.
Pour la première fois dans mes visites, je vois un dépositoire indiqué de la sorte.
Juste en face de la façade ouest se dresse un cimetière britannique comportant 149 tombes datant de la 2e guerre mondiale ne comprenant que des aviateurs, écrasés ou abattus dans la région.
Reprenant ma route, je passe par Crèvecœur-le-Grand. Totalement inconnu au bataillon pour ma part. J’aperçois un grand bâtiment de brique. Intéressé je me gare et vais voir de plus près. C’est le château de Crèvecœur-le-Grand ayant appartenu à partir de 1517 à Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, et donc seigneur de Crèvecœur. Le Messire était Amiral de France et ami d’enfance du roi François Ier (ça doit aider un peu pour l’avancement 😆 ).
A l’extrémité se trouve l’église Saint-Nicolas. Outre François Ier, le château a aussi accueilli Louis XIV et Alexandre Dumas y a fait faire escale à ses mousquetaires… Que des invités de marque !
Le domaine sera démantelé à la Révolution. Une partie des locaux sera reprise par la municipalité et un hospice.
Après cela, je rentrerai sagement à la maison, ne reprenant l’autoroute qu’à Senlis.
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Un commentaire
Legaud
Je viens de parcourir ton nouveau reportage et ça m’a changé les idées…
Excellent comme d’habitude.
J’en profite pour te souhaiter mes meilleures vœux pour 2022
Gros bisous Yves