De Clairvaux à Colombey-les-Deux-Eglises
Colombey, je voulais y aller depuis longtemps. Mais comme je ne brigue pas de mandat électif, il n’y avait pas d’urgence ! J’y suis donc allé sans les caméras de télévision, juste avec ma GoPro et mon appareil photo (qui ne servira pas beaucoup !).
Ce n’est pas tout près vu ma localisation en région parisienne et je m’étais concocté un petit parcours avec des routes indiquées comme jolies en vert sur les cartes Michelin.
Bref, après 200 km d’autoroute A5 que je quitte à la sortie 23 (Châteauvillain / Ville-sous-la-Ferté), me voici tout proche de Clairvaux. Ce nom vous parle peut-être pour deux raisons qui sont liées : la prison (Maison centrale) et l’abbaye. Liées car la prison (dont la fermeture devrait être effective le 31/12/2022) siège dans les murs de l’ancienne abbaye. Je ne sais ce qu’il adviendra des bâtiments pénitentiaires après la fermeture de la Centrale.
Sur un plan plus religieux, l’abbaye fut fondée par Bernard de Fontaine (1090 ou 1091 – 1153), qui deviendra Saint-Bernard de Clairvaux (et docteur de l’Eglise), formé à l’abbaye de Cîteaux. Personnage majeur de l’époque, il œuvra pour la promotion (réussie…) de l’ordre de Cîteaux (les cisterciens). Son abbaye essaimera largement jusqu’ à compter plus de 340 établissements au XIIe siècle ! C’est davantage que Cluny (environ 300) dont la séparation d’icelle sera entérinée par le pape en 1132.
Comme je ne suis pas venu pour visiter l’abbaye (mais il faudra que je le fasse), j’effectue un bref passage motorisé devant les bâtiments avant de reprendre mon chemin.
Je vais emprunter de belles routes, quasiment désertes, oscillant entre les vallons et les plaines champenoises, les virages et les lignes droites.
A Baroville, après une jolie descente pour atteindre la ville, l’envie de faire une petite pause me conduit à m’arrêter devant l’église Saint-Etienne. Datant du XIIe siècle, mais largement remaniée au XVIIIe elle a le mérite d’être ouverte pour que j’y jette un oeil (et un objectif)… Jusqu’à la Révolution l’église dépendait de l’abbaye de Clairvaux.
L’intérieur est clair et assez lumineux.
Quelques éléments …
Le lutrin est définitivement clinquant !
Je reprends la route vers mon étape suivante en empruntant de fort jolies routes, toujours aussi calmes. J’arrive donc à Bar-sur-Aube où c’est jour de marché. Je souhaitais m’y arrêter pour voir l’école élémentaire qui avait servi de quartier général au maréchal Joffre au moment de la bataille de la Marne de 1914. Mais avant, c’est passage par la boulangerie pour les viennoiseries. J’en profite pour flâner un peu dans la ville. Je passe par les halles.
Au fil de mes pérégrinations c’est l’Hôtel de de Ville, une maison à pans de bois…
La médiathèque siège dans un superbe bâtiment du XVIIe siècle.
Mes pas m’emmènent à l’église Saint-Pierre dont la visite n’était pas prévue au programme. Datant du XIIe siècle et bâtie sur les restes d’une église carolingienne, elle me fait apprendre un nouveau mot : le « halloy ». Dont je ne trouve aucune définition sur différents sites de dictionnaires (Larousse, Robert, Littré, dictionnaire de l’Académie Française, CNRTL, et même la Banque de Dépannage Linguistique canadienne !). Bref il s’agit de cette galerie en bois qui ceinture partiellement le bâtiment. C’était un lieu de sépulture qui servit également de zone d’exposition des étals lors des foires de Champagne…
Du côté sud la galerie en bois se prolonge jusqu’au porche. Comme pour le versant ouest, l’architecture est simple, en relation avec l’ascèse prônée par l’ordre des cisterciens. Claivaux n’est qu’à 15 km en ligne droite…
Je termine mon tour extérieur en passant par le chevet qui est superbe avec une très belle toiture.
Un coup d’oeil au clocher avant de rentrer…
On pénètre dans l’église en descendant des marches dont des pierres sont d’anciennes pierres tombales… Le niveau de l’église actuelle est celui de l’église carolingienne qu’elle a remplacée.
En relevant les yeux, la nef, claire, frappe par son dépouillement. J’aime !
Au niveau du chœur la restauration des enduits a conduit à poser une teinte ocre pour rappeler la couleur de l’enduit du Moyen-Age qui était réalisé avec un lait de chaux et de la poussière de brique. L’autel est en marbre blanc et brun. Sur l’avant-dernière image de la série ci-dessous on aperçoit les restes d’une fresque peinte au XIVe siècle (en haut à gauche du cliché) et récemment redécouverte.
Autour du chœur se trouve le déambulatoire avec ses chapelles rayonnantes. Dans une des chapelles se trouve une petite statue de la Vierge à l’enfant en majesté réalisée en bois peint du XIIIe siècle (dernière photo de la série ci-dessous. Qualité médiocre car la statue est derrière un plexi qui n’est pas de première jeunesse – mais pas du XIIIe je pense 😆 ).
Les bas-côtés sont simples et nus. Tout le mobilier d’origine a été brûlé, utilisé comme bois de chauffage par les soldats de Napoléon qui s’abritèrent dans l’église en 1814.
Conformément à la doctrine cistercienne les vitraux étaient blancs. Les différents vitraux décorés datent du XIXe siècle. Celui du transept nord ne déroge pas à la règle.
Dans la chapelle Saint-Joseph, outre un bel autel on trouve un superbe retable en bois doré du XVIIIe siècle.
La statuaire de l’église est riche, en particulier dans la chapelle Saint-Paul. La voute en anse de panier (non photographiée mea culpa) est superbe.
Dans la chapelle des fonts baptismaux, la voûte est aussi très jolie. En face des fonts, un retable dédié naturellement à Saint-Jean-Baptiste.
Retournant à Suzi, je fais un saut de puce pour me rendre à l’école élémentaire Arthur Bureau, qui était le QG du maréchal Joffre pendant la première bataille de la Marne en 1914.
Je reprends ma route vers Colombey au fil des très sympathiques routes, je passe par Rizaucourt-Buchey. Un chouette lavoir s’y trouve, dans un très joli village.
A Colombé-le-Sec, un ancien baptistère transformé en lavoir justifie un petit arrêt…
Je m’approche de Colombey-les-Deux-Eglises. La grande croix de Lorraine du mémorial domine le paysage.
A Colombey, je m’autorise une petite pause. Hors saison, l’endroit est particulièrement calme.
Ensuite c’est direction le mémorial Charles de Gaulle. Le vue sur les alentours est apaisante !
En sortant du bâtiment vers le sommet de la colline, on surplombe le mémorial.
Tout en haut, naturellement la croix de Lorraine…
Le chemin du retour sera l’occasion de traverser d’autres villages et d’emprunter d’autres routes bien agréables. Juste à côté du village de Le Chêne, un arrêt s’impose face à un champ coloré de rose…
Le retour se fera par la N4 (je n’avais pas envie de reprendre l’autoroute pour rentrer). Juste avant, un dernier cliché !
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La trace du jour
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Vidéo(s) du jour
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Partie 1
Partie 2
Partie 3
Un commentaire
Dominique Allaire
Bonjour, et un CR de balade qui est toujours un plaisir à lire et à visionner….👍
Merci beaucoup….