La cité médiévale de Laon
Il y a peu, j’avais découvert la cathédrale de Laon (article ici). Lors de ce bref passage, la cité médiévale, la ville haute, m’avait attiré mais le temps manquait pour l’arpenter.
Cette fois, j’y retourne pour m’y promener. Le temps restera gris toute la journée, mais au final les vieilles pierres s’accordent aussi de la grisaille.
Un brin d’histoire… (Mais juste un brin !)
L’histoire de Laon commence tôt, au IVe siècle av. J-C avec l’édification d’une forteresse par les Romains. Plus tard les rois Mérovingiens et Carolingiens l’occuperont. Elle sera même brièvement capitale sous Charles-le-Simple (petit-fils de Charles-le-Chauve comme vous le savez 😆 ). Devenue évêché par Saint-Remi (évêque de Reims natif de Laon, sans accent sur le ‘e’ ni de ‘y’ à la fin…) au VIe siècle, elle verra sa cathédrale construite entre 1155 et 1235.
La ville est ceinte de remparts qui seront modifiés et renforcés avec le temps ce qui lui vaudra le surnom de Montagne couronnée.
En 1594, Henri IV prit la ville (opposée à son accession au trône), fit raser tout un quartier et ordonna la création d’une citadelle pour surveiller la cité.
Ce ne sont pas le monuments à visiter qui manquent avec 80 sites classés monuments historiques. Il ne sera naturellement pas possible de tout voir d’autant que des fermetures pour travaux ou Covid limitent encore les visites.
Ci-dessous la carte de Laon avec mes principales haltes.
J’arrive par l’extrémité Ouest où se trouve la centre hospitalier.
Je débute ma visite par l’église abbatiale Saint-Martin de Laon. Construite entre le XIIe et XIIIe siècle (grossièrement à la même époque que la cathédrale) pour l’ordre des Prémontrés, elle est naturellement de style gothique.
La longue nef est assez austère. Ce qui ne me déplait pas ! Comme le chevet est plat, un vitrail illumine le choeur.
L’orgue (muet à mon passage – inadmissible !) a été réparé il y a peu.
Les transepts sont assez courts, chacun avec un autel en bois ouvragé peint (les deux datant du XVIIIe siècle). Des boiseries y sont présentes comme au niveau du choeur.
Le choeur, en plus des boiseries, est décoré par des tableaux.
Les collatéraux sont étroits.
La chapelle sud, clôturée dans le même style que dans la cathédrale Notre-Dame de Laon, avec un Christ aux liens.
L’église fait partie d’une abbaye dont une partie est occupée par l’hôpital.
En passant à pied par cette entrée (qui est la sortie pour les voitures), on parvient au cloître.
Au premier étage se trouve la bibliothèque desservie par un bel escalier monumental du à Charles Bonhomme au XVIIIe siècle.
Je reprends la moto pour quelques centaines de mètres afin de me déplacer vers la cathédrale. J’en profite pour faire une photo de la façade nord, « oubliée » lors de la visite précédente…
Attenant à la cathédrale se trouve l’ancien palais épiscopal devenu palais de justice.
Je me contenterai de rester dans le jardin sans entrer dans les bâtiments. On est en semaine et les gens travaillent.
Je prends le chemin des remparts nord (Promenade Bathélémy de Jur) situés tout près. La vue est imprenable sur la plaine…
Sur les remparts je vais longer le palais épiscopal.
J’arrive à la citadelle qui est devenu maintenant un siège administratif.
J’y flâne quelques temps, contemplant les paysages depuis les remparts. On trouve une stèle commémorative de victimes fusillées par les allemands. Le texte est représentatif de l’état d’esprit de l’époque…
En sortant de la citadelle, je descends vers les remparts sud. Il y a ceux de la citadelle à gauche et ceux de la ville à droite.
Paresseusement, je ne fais par le tour complet des remparts de la citadelle…
Je longe ensuite les remparts dits Du Midi de la cité par la Promenade de la Couloire puis remonte pour poursuivre mon chemin jusqu’au pont de vue donnant sur la portion sud de la ville basse.
En rentrant dans la ville, je me dirige vers le Musée d’Art et d’Archéologie du Pays de Laon et la Commanderie. Malheureusement ceux-ci sont inaccessibles en raison de travaux « pour plusieurs mois » (j’adore la précision …). Au travers des grilles, je photographie la Commanderie des Templiers.
Petite note historico-financière
Au moyen-âge, Laon est une ville majeure. Elle est située sur le chemin du pèlerinage à Compostelle (sur la voie ) et également sur la route commerciale du Nord qui mène aux foires de Champagne qui étaient alors un énorme un centre économique où se retrouvaient marchands et négociants de toute l’Europe.
L’Ordre du Temple, fondé en 1129, avait pour missions initiales de protéger les lieux saints en Orient et les pèlerins qui s’y rendaient. Mais c’est devenu aussi (avec également la perte de ces lieux) une puissance financière dominante. Il a instauré le système de bons qui permettait de déposer des richesses à un endroit et de les récupérer ailleurs sans avoir à transporter d’importantes sommes d’argent (ou d’or…). Moyennant une commission évidemment…
Et pour les marchands et autres négociants, c’était la sécurité. Inutile donc de préciser que Laon se devait de posséder une commanderie. La boucle est bouclée…
Je me rends non loin de la cathédrale, rue Pourrier où se trouve la plus ancienne maison de Laon (XIIe siècle) qui est l’ancien hôtel des chanoines. Au XIIe, c’était le plus important chapitre de France : plus de 80 chanoines et un total de plus de 400 personnes.
En marchant dans la cité, je me rends vers la porte d’Ardon.
La porte D’Ardon s’appelait porte Royale auparavant car Laon, ville royale hébergeait le palais non loin (aujourd’hui c’est la préfecture, clin d’oeil de l’histoire ?) et le cortège pour s’y rendre passait par cette porte.
En remontant dans la vieille ville, je poursuis ma promenade. Au bout d’une petite impasse toute proche, je trouve un joli point de vue sur la porte et les remparts.
Après avoir dépassé la préfecture, j’emprunte la petite Rue des Chenizelles en direction de la porte du même nom. En se retournant, on a une jolie vue sur la cathédrale au-dessus des arbres… Des ruelles descendent vers la partie basse dont l’escalier du Panorama.
J’arrive à la Porte de Chenizelles, enserrée entre les constructions plus récentes.
En suivant la rue je parviens sur le boulevard Michelet. Un court escalier permet d’atteindre la rue Thibezard. De là on distingue vers l’Est l’abbatiale Saint-Martin et vers l’Ouest se dresse un superbe panorama sur la cathédrale.
Je reviens ensuite vers mon point de départ en passant par les remparts du coté nord.
Puis je repique vers l’intérieur de la ville en passant par la rue Châtelaine qui mène au parvis de la cathédrale. J’imagine que les filets au-dessus sont un préambule à une décoration, sinon tout s’écroule à Laon !
Devant une boulangerie, je m’offre mon déjeuner : croissant et pain au chocolat puis chemine encore à travers de plus petites rues pour atteindre à nouveau les remparts nord.
Finalement je termine devant la cathédrale (forcément) qui agit comme un aimant !
Profitant d’un coin de ciel bleu, je fais quelques photos du haut des tours avec un objectif que je n’avais pas lors de la précédente visite pour détailler les boeufs sculptés.
Au passage, j’en profite aussi pour tirer le portrait à l’hippopotame ailé…
En revenant à la moto, j’aperçois cette porte : ils ont de tels problèmes de clefs à Laon 😆 ? Oui, je sais, normalement c’est avec deux ‘r’…
Avec en prime le photographe dans le reflet !
Et ce sera tout pour cette journée à Laon.
Mais il reste beaucoup à voir : les souterrains, certains monuments fermés, monter en haut de la cathédrale etc…
Pas impossible que j’y retourne encore une fois 😉 …
2 commentaires
Legaud
Vue ce soir merci pour le reportage….
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