De Laon à Saint-Quentin
Retour à Laon une fois de plus. Ce ne sera que la 3e visite pour moi 😉 …
J’avais visité en solo la ville médiévale (article ici) sous un temps un peu couvert. Cette fois ce sera à deux avec un ciel plus clément puis nous partirons pour Saint-Quentin et sa basilique.
Ci-dessous la carte du jour…
Pour l’aller, nous prenons la N2 qui est l’itinéraire le plus direct et le plus rapide. Pas le plus chouette, mais il y a pire…
La première halte se fait sur le plan d’eau de l’Ailette pour avaler nos viennoiseries rituelles de petit-déjeuner achetées non loin. Le temps est superbe mais un vent bien présent nous empêche de quitter nos vestes.
De petites bestioles fort occupées nous tiennent compagnie pendant cette halte bien agréable après les kilomètres de bitume avalés.
Parés pour la suite, nous reprenons la route en direction de Mons-en-Laonnois. Nous empruntons une partie de l’itinéraire Par Monts et Merveilles trouvé sur le site de l’office de tourisme de Laon et de l’Aisne (ici).
Avant de retrouver des amis à Laon, nous avons le temps de faire le tour de l’église sans y pénétrer, de faire des emplettes de légumes sur le micromarché de la place (tant qu’à faire…) et faire quelques photos.
Direction Laon à quelques kilomètres. On retrouve les amis qui ont passé la nuit sur place. Ils ont visité la cathédrale hier et iront à Guise dans la journée voir le Familistère. Tiens, tiens, je connais ce parcours 😆 .
Au café sur le parvis la cathédrale on papote puis nous nous séparons. Ils ont un horaire de visite à respecter, pas nous ! Enfin si, mais on ne le sait pas encore…
Forcément nous retournons visiter la cathédrale. Nous l’avions beaucoup appréciée (et photographiée…). Je vous fais grâce de toutes photos réalisées ce jour. Elles vont compléter celles de l’article existant Laon, le Familistère de Guise, et une pointe de 1918.
J’ai écrit « toutes » car je ne peux m’empêcher d’en glisser quelques unes ici …
Nous prenons ensuite à pieds le chemin des remparts nord que nous quitterons pour contourner la citadelle par l’extérieur.
Nous longeons les remparts de la citadelle en parcourant les calmes jardins situés en contrebas.
Nous remontons ensuite dans la ville médiévale pour apercevoir la Commanderie des Templiers présente dans l’enceinte du Musée du Pays de Laon malheureusement inaccessible. La durée des travaux est bien dans l’esprit administratif : floue ! Voyez la dernière photo de la série ci-dessous…
En passant par les petites rues, nous nous rendons à la Porte d’Ardon.
Nous voici à la porte d’Ardon.
En restant dans l’enceinte des remparts, quelques dizaines de mètres plus loin, au bout d’une petite impasse, un joli panorama sur les remparts
En poursuivant notre marche, nous parvenons au boulevard Michelet puis à la rue Thibezard où nous avons un joli point vue sur la cathédrale.
Nous traversons la cité (qui s’est habillée pour l’été) pour nous diriger vers l’hôtel de ville.
Parcourant les remparts et les petites rues, nous revenons vers la cathédrale.
Nous reprenons l’engin motorisé pour nous rendre à l’abbatiale Saint-Martin située à l’autre extrémité de la ville médiévale (ce qui ne fait pas des kilomètres non plus…). Malheureusement celle-ci est fermée à la visite. J’avais eu plus de chance lors de ma venue précédente… Je photographie quelques éléments du portail et joint des clichés faits lors de ma visite précédente (pour ceux qui n’iraient pas voir l’article 😆 )…
Nous allons ensuite plus au sud, vers le Chemin des Froids Culs (si si !) qui offre une belle vue sur la ville médiévale et la Cuve Saint-Vincent, espace boisé aux pieds de la cité.
Comme il est un peu tard, nous stoppons là notre visite Laonnoise et prenons la route pour Saint-Quentin et sa basilique situés à 45 kilomètres.
Un petit topo ?
Quentin, fils d’un sénateur romain, se serait converti au christianisme et aurait pris le chemin des Gaules (il y en avait plusieurs) pour les évangéliser. Vers 303, il est arrêté et torturé de manière épouvantable, et finalement décapité, son corps jeté dans les marais environnants la Somme. 50 ans plus tard, Eusébie, une riche veuve romaine aveugle « guidée par un ange » aurait retrouvé son corps qui se serait mis à flotter. Lors du transfert de la dépouille pour la faire enterrer, les bœufs tirant la charrette se seraient arrêtés au sommet d’une colline. Eusébie fit inhumer à cet endroit les restes de Quentin et y éleva une chapelle. Elle recouvra alors la vue… C’est à cet endroit que sera bâtie la basilique Saint-Quentin, près de 800 ans plus tard.
Ce n’est pas fini !
La sépulture serait tombée dans l’oubli. En 651, Saint-Eloi (encore lui !) l’aurait retrouvée. Il a confectionné une chasse (Eloi était un orfèvre reconnu) pour y placer les reliques. Vers les années 810 une nouvelle église est bâtie. C’est à cette époque que le pèlerinage de Saint-Quentin se développe pour devenir très important durant le Moyen-Age.
C’est pour faire face à l’afflux de pèlerins et de religieux que la construction d’une collégiale est décidée. Les travaux débutent en 1170. Soumis à de multiples aléas, malgré des débuts rapides, la construction s’étalera sur 3 siècles. En 1257 Saint-Louis assistera à la translation des restes de Saint-Quentin dans le chœur sans que les travaux ne soient terminés.
La construction a été marquée par de nombreux problèmes. En 1342 le mur de clôture du chœur est élevé pour parer à son instabilité. En 1394 ce sont les voûtes qui nécessitent de nouveaux travaux. Le bras sud du transept du chœur dut être reconstruit entre 1477 et 1487…
La tour-porche carolingienne de la façade Ouest aurait dû être remplacée par une autre construction mais pour des raisons financières le projet n’a jamais été réalisé.
Deux incendies (1545 et 1669) nécessiteront de lourds travaux de restauration.
Les avanies de la Révolution passées (destruction du campanile), ce sera la première guerre mondiale qui endommagera sévèrement l’édifice qui ne sera rendu au culte qu’en 1956. Le campanile sera reconstruit en 1970.
En 1876 la collégiale devient basilique mineure par décision de Pie IX.
Saint-Quentin présente une architecture atypique avec un plan au sol en croix de Lorraine (et non en croix latine comme souvent). Cela signifie la présence de deux transepts dont un au niveau du chœur.
Le bâtiment semble d’autant plus imposant que l’espace autour est dégagé à l’inverse de Chartres, Laon ou Sens. Néanmoins l’édifice est vaste : 123 m de longueur (Amiens : 145m) et 34m de hauteur sous les voûtes de la nef et du chœur (Amiens : 42,30m).
Nous pénétrons dans la basilique vers 16h45. Masque obligatoire. Les affichettes anti-Covid sont multiples…
Nous sommes seuls dans l’édifice. La paroissienne et son fils qui nous ont fait pénétrer sont à l’entrée, dehors. Le lieu n’en est que plus impressionnant.
Le labyrinthe d’origine (le seul avec celui de Chartres mais qui a été restauré) est marquant, d’autant qu’il n’est pas masqué par des rangées de sièges.
Nous déambulons lentement. Il y a beaucoup à voir. On ressent nettement que cet édifice a souffert et que l’entretien est à poursuivre. Pourtant il reste beaucoup (par rapport à d’autres édifices visités) des peintures ornementales d’origine. Cela nous rappelle que si nous sommes maintenant habitué au « blanc », beaucoup de ces murs, piles et colonnes étaient peints.
Est-ce l’absence de touristes ou de fidèles, mais je ressens beaucoup de solennité dans cette église. Du coup je prends le temps de regarder longuement, et mon appareil photo reste plus silencieux qu’à l’habitude. Comme s’il me fallait m’acclimater pour photographier. Etonnant.
De plus cette basilique est assez sombre comparée à d’autres. L’architecture est-elle en cause ? Les peintures réfléchissent-elles moins la lumière ? Je ne sais mais je trouve les prises du vues plus difficiles (et l’appareil me le confirme tant il monte souvent très haut dans les ISO…). Il va y avoir du post-traitement d’image assez lourd 😆 …
Nous sommes en pleine visite quand les deux « gardiens » viennent nous chercher : la cathédrale ferme ses portes à 17h30. Je n’ai même pas atteint le choeur !!
Nous n’avions pas vérifié les heures de visite et notre arrivée tardive n’a pas arrangé la situation. Bref, la frustration est là.
Mais, l’adorable paroissienne qui tient la permanence nous propose de faire un tour dans les hauteurs avec un couple de jeunes touristes arrivés après nous. Quelle chance, d’autant qu’à cette période les visites guidées n’ont pas repris ! Même si notre bonne samaritaine n’est pas guide, elle ne nous donne pas moins quelques renseignements au fil de notre visite improvisée.
Et nous voilà en hauteur, dans la tour porche dont la chapelle royale (en cours de restauration) donne sur la nef. Quelle vue !
Nous montons ensuite dans la partie basse du clocher où la charpente en bois est superbe. Puis nous allons voir les combles où cette fois la charpente est en béton suite à sa restauration après le premier conflit mondial.
Après avoir traversé les combles, nous sortons côté sud. Le panorama sur la ville est impressionnant.
Nous revenons dans l’édifice, en passant par le chartrier dont les peintures murales auront besoin d’une bonne restauration, si c’est encore possible…
Redescendu dans la nef, juste avant de sortir je suis allé prendre quelques clichés supplémentaires…
Nous avons ensuite tranquillement fait le tour de l’édifice. On s’aperçoit aisément qu’un nettoyage ne serait pas superflu…
Ci-dessous quelques détails de la façade Sud.
Compte-tenu de l’heure, le chevet est dans l’ombre.
Au niveau de la façade Nord, les deux transepts…
Nous revenons finalement devant la tour-porche en plein soleil.
Avant de prendre le chemin du retour, nous allons prendre un café place de l’Hôtel de Ville.
Nous récupérons la pétrolette garée devant la basilique (le temps de faire encore des photos) et nous entamons le retour en évitant les autoroutes.
Notre itinéraire nous fait passer par Pierrefonds. Bien que vu (et photographié) de multiples fois, le château reconstruit par Viollet-le-Duc présente encore un bel aspect dans la lumière du soir…
Pour les images qui bougent, c’est en-dessous que ça se passe…
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Vidéo(s) du jour
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