Notre-Dame de la Marne, Barcy

Circuit de la bataille de la Marne 1914

Entrée dans la mémoire collective avec les fameux Taxis de la Marne, cette bataille se déroula du 5 au 12 septembre 1914 et marque la fin de la progression éclair allemande depuis le déclenchement du conflit en Août 1914. Stoppée à moins de 50 km de Paris….
Un circuit de mémoire a été organisé. Le site est ici : Circuit de la bataille de la Marne 1914. « Passez là où ça s’est passé » dit le slogan. Certes, mais il est préférable de potasser son sujet un peu avant pour bien en profiter. Car les jolis paysages, en bonne partie les même que ceux qui ont vu se dérouler ces terribles combats, peuvent rapidement faire oublier la violence des affrontements et la mort partout présente…

Au déclenchement du conflit, l’armée française n’est pas prête.
Symbole de cette impréparation, l’uniforme : le fameux pantalon garance et veste bleue : des hommes habillés en rouge et bleu pour être tirés comme des pigeons par les mitrailleurs allemands.
L’artillerie est insuffisante (l’essentiel reposant sur le canon de 75). Et surtout une vision stratégique dépassée et balayée par les plans allemands.
A l’inverse, l’armée allemande est très bien entraînée, bien commandée, disposant d’un matériel moderne et d’une artillerie lourde surclassant de loin les autres armées.

Dans les deux camps la doctrine de l’offensive est identique. Mais les moyens et la préparations sont radicalement différents. Au profit des allemands. Qui d’ailleurs engageront d’entrée les troupes de réserve pour maximiser l’impact de l’offensive.
Les Français disposent du plan XVII qui ne vise globalement qu’à reprendre l’Alsace et la Lorraine sans vision stratégique globale. Alors que les Allemands disposent du plan Schlieffen (élaboré par le général du même nom en 1905) constamment remis à jour par le général Moltke depuis 1906, qui est le chef de l’état major allemand en 1914. Ce plan prévoit, en passant par le Luxembourg et la Belgique, de venir rapidement encercler Paris en passant à l’ouest de la capitale.

Au déclenchement des hostilités, les Français qui ont massé leurs troupes en face de l’Alsace et la Lorraine, sont débordés sur leur gauche par les Allemands qui, en violant la neutralité belge menacent de les encercler. Du 17 au 24 août a lieu la bataille des frontières en Belgique et sur la frontière française avec des victoires allemandes sur les alliés. Le 24 août les allemands passent la frontière française et entament leur marche en avant. Pour les franco-anglais, c’est la grande retraite qui commence. Des combats sanglants, héroïques souvent, sont menés par les français pour tenter de contrer l’avancée allemande. Le corps expéditionnaire anglais recule aussi. Il n’y a pas de commandement unifié (l’état major anglais, qui a reçu des instructions secrètes, vise à préserver ses hommes et refuse que ses unités reçoivent des ordres de Joffre).

Le mois d’août sera un des plus catastrophiques de la guerre pour les français. Environ 80000 morts. Dont 40000 entre les 20 et 23 août et 27000 rien de le 22…). Terrible. Les chiffres sont semblables à ceux des pertes britanniques le premier jour de l’offensive sur la Somme en 1916. Les allemands compteront environ 57000 morts pendant ce mois. Dépassés en stratégie, en matériel, les alliés reculent. Joffre prévoit une retraite sur l’Yonne puis une contre-attaque .

Cette bataille de la Marne est le résultat à une opportunité inattendue.
Le plan Schlieffen appliqué depuis le début par les allemands stipulait un encerclement de Paris en passant par l’ouest. Jusqu’à fin août 1914, il se poursuit comme prévu.

Mais le 30 août la Iere armée allemande de Von Kluck, chargée initialement de passer à l’ouest de Paris bifurque au sud-est, laissant la capitale sur sa droite. La décision est finalement validée par le chef d’état-major, Von Moltke. La raison de ce changement n’est pas claire : aide à la IIe armée attaquée à Guise ? Poursuite par Von Kluck (de son propre chef) des troupes franco-anglaises qui semblent à l’agonie et à la merci des Allemands ?
Von Kluck, qui ne sait pas que Gallieni dans Paris a reçu le renfort de l’armée commandée par Maunoury, expose donc son flanc droit. L’information est confirmée par un vol de reconnaissance français le 3 septembre.
Gallieni convainc Joffre de l’opportunité d’agir. Le Généralissime décide donc de l’arrêt de la retraite et de la contre-offensive générale. Il envoie le 5 septembre 1914 ce message (à des armées épuisées, démoralisées et ayant subi de lourdes pertes) devenu célèbre :

C’est ainsi que débuta la bataille de la Marne qui durera du 5 au 12 septembre 1914.
Les combats se déroulèrent sur un front de 225 km, limité à l’ouest par le camp retranché de Paris et à l’est par la citadelle de Verdun. Il y aura en fait plusieurs batailles : à l’ouest celles de l’Ourcq et des deux Morins, au centre celles des marais de Saint-Gond et de Vitry, et à l’est la bataille de Revigny.
Au terme d’une semaines de combats violents, les franco-anglais parviendront à repousser les allemands. Ce sera ensuite la brève course à la mer qui se terminera fin 1914 pour donner naissance à la guerre de position avec l’avènement de la guerre des tranchées.
Les partes humaines de cette semaine de combats, preuve de l’acharnement des deux parties conscientes de l’importance de l’affrontement :
Français : 21 000 morts, 122 000 blessés, 84 000 disparus
Britanniques : 3 000 morts, 30 000 blessés, 4 000 disparus
Allemands : 43 000 morts, 173 000 blessés, 40 000 disparus
Soit un total de 195000 morts et disparus et 325000 blessés…

Situation au 9 septembre 1914

Les taxis de la Marne seront utilisés pour apporter des renforts à l’aile gauche de l’armée de Maunoury, à l’extrémité la plus à l’ouest du front. Si l’épisode est passé à la postérité, sur un plan militaire il est anecdotique : environ 6000 hommes « seulement » (une brigade), qui resteront en deuxième ligne : ils avaient été très violemment ébranlés les jours précédents dans l’est d’où ils venaient et harassés par leur transport (4 jours dans des conditions caniculaires extrêmement difficiles). Ils n’étaient probablement en état de combattre immédiatement…

J’ai réalisé ce circuit en 2 fois. Ceci explique que le temps n’est pas le même sur toutes les photos…

Je débute à Meaux par le pont du marché.
Pour ralentir l’avancée allemande il est décidé de faire sauter les ponts sur la Marne. les Français font sauter les ponts à Lagny-sur-Marne, Annet-sur-Marne, de Chalifert à Esbly.
Le 3 septembre, après le passage de ses troupes, le génie britannique (et non français comme indiqué par erreur sur quelques cartes postales de l’époque) fait sauter une arche du pont du marché (préservant les vieux moulins bâtis sur le pont, mais qui brûleront dans un incendie en 1920).

  • Pont du marché, Meaux
  • Pont du marché, Meaux
  • Pont du marché, Meaux

Le pont aujourd’hui, arche reconstruite et moulins disparus.

  • Pont du marché, Meaux
  • Pont du marché, Meaux
  • Pont du marché, Meaux

L’État-Major britannique du général Haig installe son Poste de Commandement le 2 septembre 1914 dans une vaste propriété, située face aux remparts de la ville : la Villa Villeboisnet.

Cette demeure a appartenu à la lignée des Dassy, grande famille bienfaitrice de la ville. Elle possède une longue histoire dans les conflits :
En septembre 1870, pendant la guerre franco-allemande, le roi de Prusse Guillaume Ier, futur Empereur d’Allemagne, y logea 5 jours.
En 1918, au cours de la dernière offensive allemande, la bâtisse servira provisoirement d’hôpital militaire français.
En 1940, la villa qui appartient au vicomte Villeboisnet, devient le siège de la Kommandantur allemande.
Fin 2002, la propriété est vendue à un promoteur immobilier, qui la transforme en 2009, en résidence privée.

  • Villa Villeboisnet, Meaux
  • Villa Villeboisnet, Meaux
  • Villa Villeboisnet, Meaux

Dans la cathédrale Saint-Etienne on trouve deux stèles commémoratives en hommage aux soldats tombés lors du conflit. Au sud celle pour les soldats du Commonwealth et au nord celle pour les meldois.

  • Stèle aux morts du Commonwealth, Cathédrale Saint-Etiernne, Meaux
  • Stèle aux morts du Commonwealth, Cathédrale Saint-Etiernne, Meaux
  • Stèle aux morts de Meaux, Cathédrale Saint-Etiernne, Meaux

Je poursuis par le monument offert par le peuple américain (une souscription avait été ouverte outre-atlantique) à au peuple français en 1932. 26m de haut, 220 blocs de pierre de Lorraine. Nommée « Liberty in distress« , la Liberté éplorée, elle est érigée à l’endroit le plus extrême de l’avancée allemande. Au socle est gravé l’ordre de Joffre du 5 septembre : »[…] coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer […] ».

Juste en contrebas de la statue se trouve le Musée de la Grande Guerre de Meaux.

  • Musée de la Grande Guerre, Meaux
  • Musée de la Grande Guerre, Meaux

Je me rends ensuite au Monument des 4 routes.
Ce monument commémoratif de la bataille de l’Ourcq a été érigé en hommage aux hommes de la 6e Armée (celle de Maunoury) dont les Zouaves du général Drude sont passés ici sous le feu de l’ennemi et sont allés tenir le village de Chambry au prix de lourdes pertes. Ils avaient aussi enlevé Etrépilly mais durent reculer face à la contre-offensive allemande. L’inauguration eut lieu le 12 septembre 1915 (1 an près la bataille de la Marne). C’est Gallieni, à qui la défense de Paris avait été confiée, qui souhaita ce monument qui pourrait sembler étonnement dédié aux armées de Paris (faite essentiellement de territoriaux cantonnés à la défense de la ville). Mais la 6e armée avait été placée sous les ordres de Galliéni (qui d’ailleurs l’avait faite se préparer à l’attaque des troupes allemandes avant le feu vert de Joffre…). La dédicace portée par le monument :

A la mémoire,
des soldats de l’Armée de Paris
Morts pour la Patrie
sur les champs de bataille de l’Ourcq
Septembre 1914

[Un article un peu décousu mais assez complet ici]

  • Monument 4 routes, Chambry
  • Monument 4 routes, Chambry

Presque dans la logique du monument précédent, me voici au cimetière communal de Chambry.
Lieu de violents combats (comme partout ailleurs) entre les tirailleurs Marocains (le 6 septembre) d’abord puis les zouaves Algériens (à partir du 7), des pans de mur du cimetière, troués pour tirer protégé de l’ennemi sont encore debout. 46 soldats et officiers furent inhumés initialement dans ce cimetière. Après exhumations (vers la nécropole de Chambry) et à la demande de familles, 8 corps restent y ensevelis.
Dans toute la zone, les combats offensifs seront globalement peu productifs et très meurtriers. A titre d’exemple, la Brigade Marocaine dissoute le 22 septembre 1914 (pour devenir le 1er régiment de tirailleurs Marocains) compte alors environ 700 soldats et officiers sur un effectif initial de 4.400 hommes…

  • Cimetière communal de Chambry
  • Cimetière communal de Chambry
  • Cimetière communal de Chambry
  • Cimetière communal de Chambry

Toujours la sur même commune se trouve la nécropole allemande de Chambry.
C’est là que mon appareil photo me lâche vu que je me suis trompé en prenant les batteries et que j’ai mis la vide… Je terminerai avec le téléphone !
1 030 soldats allemands y reposent. 998 dans un ossuaire dont 985 d’entre eux n’ont pas pu être identifiés. Il semblerait que pendant les combats les allemands ont brûlé environ 600 corps de leurs morts pendant les combats. Les français en brûleront aussi faute de temps pour les ensevelir…

  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry
  • Nécropole allemande de Chambry

Quelques centaines de mètres plus loin, de l’autre côté de la voie ferrée, c’est la nécropole nationale de Chambry.
Créée initialement en 1914 pour héberger les victimes de la bataille de l’Ourcq, elle regroupera ensuite les victimes des combats avoisinants.

  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry

1 334 corps, 347 tombes individuelles (dont 156 tués en septembre 1914, les autres essentiellement pendant la deuxième bataille de la Marne en 1918) et 990 répartis en quatre ossuaires recueillant probablement un grand nombre de tirailleurs de la brigade Marocaine. Il y a 940 inconnus.

  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry

Pourquoi tant de soldats inconnus ?
Les soldats français possédaient une plaque d’identité en aluminium tenue autour du cou par un cordon de coton. Celui-ci ne résistait pas aux sollicitations ou devenait blessant et beaucoup de soldats s’en séparaient.

  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry
  • Nécropole nationale de Chambry

En face de la nécropole se trouve une stèle des scouts morts pour la France.

Stèle des scouts 'Morts pour la France', Chambry
Stèle des scouts « Morts pour la France« 

Quelques kilomètres plus loin, je parviens à Barcy, à Notre-Dame de la Marne.

L’évêque de Meaux, Mgr Marbeau, avait émis le souhait dès le 8 septembre 1914 de pouvoir ériger un monument en reconnaissance si la France gagnait cette bataille. L’évêque disparut en 1921. Le monument dédié à Marie qu’il avait souhaité fut inauguré en 1924, sur un terrain qu’il avait acquis. Il célèbre le « miracle » de la Marne.
Cette statue de la Vierge surmonte l’inscription voulue par l’évêque : ‘Tu n’iras pas plus loin’.
Ce monument a créé quelques dissensions, les politiques refusant de s’y rendre. N’oublions pas que la séparation de l’église et de l’état ne datait que de 1905. Mais il fut l’objet de nombreux pèlerinages. Souvenons-nous également qu’historiquement Louis XIII avait consacré la France à Marie (en remerciement de la naissance du futur Louis XIV).
Anecdotiquement, des témoignages (non vérifiés) ont fait état chez les allemands de visions mettant en scène Marie protégeant Paris et les empêchant d’avancer.
Mais il est important de comprendre que cette volte-face des alliés était totalement inattendue des allemands. Ces derniers étaient sûrs de leur supériorité et persuadés de leur victoire. La résistance acharnée qu’ils ont rencontrée les a sûrement désarçonnés. C’est peut-être ça aussi le miracle de la Marne.

  • Notre-Dame de la Marne, Barcy
  • Notre-Dame de la Marne, Barcy
  • Site Notre-Dame de la Marne, Barcy

En 2007, une stèle inaugurée à quelques mètres de la statue permet à la politique de se joindre à la religion sans s’y mêler…

  • Site Notre-Dame de la Marne, Barcy
  • Site Notre-Dame de la Marne, Barcy
  • Site Notre-Dame de la Marne, Barcy

On trouve aussi sur le site une borne géodésique de l’IGN. A l’ancienne !

  • Borne géodésique de l'IGN, Barcy
  • Borne géodésique de l'IGN, Barcy

Je me rends à Monthyonla Solorette afin de trouver la stèle qui marque le début des combats de cette bataille. En vain. Je vais arpenter la zone à pied et à moto, mais les informations que j’avais glanées étaient manifestement inexactes !
Bon, finalement lors de ma deuxième visite, j’ai trouvé. Le point indiqué sur le site du circuit de la Marne est erroné. Géoportail a redressé le diagnostic ! Une petite marche de 250m pour monter en haut de la butte et voilà…

  • Monthyon - La Saulorette
  • Monthyon - La Saulorette

La vue environnante…

  • Monthyon - La Saulorette
  • Monthyon - La Saulorette
  • Monthyon - La Saulorette


Je me dirige ensuite vers la villa La Grimpette qui était le poste de commandement du général Lamaze, commandant la 5e groupe de Divisions de réserve. Du balcon, à la jumelle on pouvait apercevoir le champ de bataille des plaines de Saint-Soupplets à Penchard. Gallieni y passa le 7 septembre 1914.
Cette villa avait appartenu à Eugène Boch, poète et écrivain (de la famille Villeroy et Boch).

  • Villa La Grimpette, Monthyon
  • Villa La Grimpette, Monthyon

Petit passage par Saint-Soupplets, juste au nord de Monthyon, où le QG avancé du général Maunoury a été installé du 8 au 11 septembre 1914 dans la Villa des Sapins. Gallieni y passera deux fois. La retraite allemande entraînera le déplacement de ce QG au Château d’Antilly (Oise). Cette demeure était celle du maire de la ville. La rue où elle se trouve a été rebaptisée en 1921 rue du général Maunoury.

  • Villa des sapins, Saint-Soupplets
  • Villa des sapins, Saint-Soupplets

Le 5 septembre 1914 l’ordre d’assaut est donné à la brigade Marocaine sur le bois du télégraphe, près de Penchard. Pas de soutien d’artillerie ni de mitrailleuses. Ce sera un échec et un massacre. Initialement la brigade comptait 4.338 soldats et officiers. Bilan de cette attaque : 9 officiers tués et 18 blessés et 1.150 hommes tués, blessés ou disparus. Le capitaine Guy Hugot Derville est enterré, selon ses volontés, là où il est tombé : Sa tombe est à la lisière du bois. Elle est en granit breton, terre de ses origines. Fils de colonel, il avait 4 frères (et une sœur). 1 seul sera rescapé du conflit. Tragédie familiale comme pour beaucoup de famille à cette époque, officiers ou non…

  • Tombe du Capitaine Hugot-Derville
  • Tombe du Capitaine Hugot-Derville

L’étape suivante est l’église Saint-Barthélémy de Neufmontiers (devenu Chauconin-Neufmontiers). Malheureusement pour moi elle est fermée. Cette église a servi d’ambulance aux allemands qui ont abandonné le village le 6 septembre 1914 qui y ont laissé médecins infirmiers et une vingtaine de blessés (dont des tirailleurs marocains). Repris par les Français l’église servira aussi d’hôpital de campagne, l’autel servant de table opératoire (sans anesthésie…).

  • Eglise Saint-Bathélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Bathélémy, Chauconin-Neufmontiers

EDIT du 10 avril 2022 : ce jour (Dimanche des Rameaux), lors d’une balade, je suis passé par Neufmontiers. Elle était ouverte. J’ai pu accéder à l’intérieur de l’église à la fin de l’office religieux.

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

L’intérieur quasiment vide, j’ai pu rapidement visiter l’édifice. Il fermait ensuite. Sur un plan architectural rien d’exceptionnel.

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

L’autel, qui servit de table opératoire de fortune.

Autel, Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

En revanche, quelques mots de soldats de l’époque, griffonnés sur les murs, ont été préservés (j’ai pas mal de difficultés avec les reflets, désolé…). Emouvant.

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

Peu visibles de prime abord car situées de part et d’autre de l’entrée principale se trouvent deux planches de photos datant de 1914.

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

J’ai fait quelques photos de ces photos. Sur l’une d’elles, annotée en haut à gauche, il me semble lire « A les salop(e?)s, qu’ils soient maudits »

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

Enfin, une horloge qui ne doit plus fonctionner depuis longtemps et dans une vitrine une lettre de la veuve de Charles Péguy (tombé non loin d’ici) de remerciements suite à l’identification du corps du défunt.

  • Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers
  • Lettre de Mme veuve Péguy, Eglise Saint-Barthélémy, Chauconin-Neufmontiers

Devant la mairie se trouve le classique monument aux morts ainsi qu’une stèle commémorative en l’honneur des soldats de la brigade Marocaine.

  • Monuments au morts 14-18, Chauconin-Neufmontiers
  • Stèle en mémoire des soldats de la Brigade Marocaine de 1914, Chauconin-Neufmontiers
  • Stèle en mémoire des soldats de la Brigade Marocaine de 1914, Chauconin-Neufmontiers
  • Mairie de Chauconin-Neufmontiers

De l’autre côté de la mairie, c’est jour de marché.

  • Mairie de Chauconin-Neufmontiers
  • Marché, Chauconin-Neufmontiers

Toujours sur la commune de Chauconin-Neufmontiers se trouve la Grande Tombe où fut inhumé Charles Péguy et les hommes tombés le 5 septembre 1914. Cette nécropole est typique d’avant la loi de 1915 qui stipule que les soldats morts pour la France ont droit à une sépulture individuelle. Les corps avaient été placé dans une grande fosse (vide à l’époque des combats) servant à stocker la pulpe des betteraves.
La stèle fut érigée à l’initiative du Souvenir Français en 1932 : 99 noms de soldats sont inscrits. 32 soldats et 2 sergents demeurent inconnus. 133 soldats (ou 127 selon les comptes) y sont ensevelis, principalement ceux du 276e régiment d’infanterie de Coulommiers, et quelques soldats du 246e de Fontainebleau et du 231e de Melun.
J’avais déjà visité cette nécropole (voir Le Multien impromptu) avec un temps plus ensoleillé…

  • Nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers
  • Nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers
  • Nécropole Nationale de Chauconin-Neufmontiers

Quelques centaines de mètres plus loin se trouve le monument dédié à Charles Péguy.

  • Monument Péguy, Villeroy
  • Monument Péguy, Villeroy
  • Monument Péguy, Villeroy
  • Monument Péguy, Villeroy
  • Monument Péguy, Villeroy

Au nord de Puisieux, dans les champs, se trouve le puits d’une ancienne ferme détruite en 1850. C’est à cet endroit que Péguy et ses hommes se mirent à couvert avant de monter à l’assaut. Le soir, seuls 6 des 250 hommes s’y retrouveront…

  • Puits Péguy, Puisieux
  • Puits Péguy, Puisieux
  • Puits Péguy, Puisieux
  • Puits Péguy, Puisieux
  • Puits Péguy, Puisieux

A Iverny, se trouve une stèle en mémoire de Adolphe Withcomb, lieutenant à l’État-major au château d’Iverny, P.C. du général de brigade de Mainbray. Le 5 septembre le lieutenant reçoit l’ordre de porter un message urgent au 231e Régiment d’Infanterie afin de soutenir le 246e. A cheval, il est tué par un obus. L’ordre ne sera transmis que 3h30 plus tard par un second messager. La stèle se trouve à l’endroit où l’officier a été tué. Adolphe Withcomb était Conseiller Général des Landes, âgé de 34 ans

  • Stèle en  mémoire de Adolphe Withcomb, Iverny
  • Stèle en  mémoire de Adolphe Withcomb, Iverny
  • Stèle en  mémoire de Adolphe Withcomb, Iverny

Sur le monument aux morts, non loin, son nom figure (mais sans ‘h’).

  • Monument aux morts, Iverny
  • Monument aux morts, Iverny
  • Monument aux morts, Iverny

A Varredes, je m’arrête devant la mairie qui porte une stèle en mémoire des morts de la commune et des 16 otages pris par les allemands le 7 septembre 1914. 10 ne reviendront pas. 2 seront présents à l’inauguration du monument des 4 routes (évoqué plus haut) en 1915.
L’histoire poignante des otages est détaillée dans cet article du site du circuit de la bataille de la Marne de 1914.

  • Mairie de Varreddes
  • Mairie de Varreddes

Finalement me voici à Etrépilly où j’étais déjà passé (Le Multien impromptu).
Le 7 septembre 1914 une attaque de nuit par les zouaves est emmenée par le lieutenant-colonel Dubajoux. Les hommes investissent le village et montent sur les hauteurs (par le chemin des zouaves).

  • Chemin des zouaves, Etrépilly
  • Chemin des zouaves, Etrépilly

Des combats acharnés vont se dérouler près du cimetière, parfois au corps-à-corps. Décimés, les Français doivent se replier. Dubajoux est blessé à plusieurs reprises. Ne pouvant se replier avec ses hommes il demande à être laissé sur place, près du cimetière.
Les pertes (blessés, tués, disparus) française pour cette attaque : 21 officiers sur 34 et 1002 hommes sur 2037 soldats…
Les allemands évacueront le village après les combats (une cuvette est difficile à défendre) et le retrait de leur artillerie le 9 septembre permettra à une reconnaissance française de retrouver le corps de Dubajoux. Il sera enterré le 10 septembre à la ferme de Beauval près de Trocy-en-Multien. En 1920 son corps sera transféré dans la nécropole d’Etrépilly. Une plaque commémorative est posée dans la rue qui porte son nom, au cimetière communal.

  • Cimetière communal Etrepilly
  • Cimetière communal Etrepilly
  • Cimetière communal Etrepilly
  • Cimetière communal Etrepilly

La nécropole nationale est située quelques dizaines de mètres au dessus du cimetière communal.

  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly
  • Nécropole nationale d'Étrépilly

Depuis la nécropole, vue sur le village en contrebas.

  • Étrépilly
  • Étrépilly

Il manque à cet itinéraire le monument aux morts de Meaux et l’intérieur de l’église Saint-Barthélémy. A compléter donc…

La caméra ayant buggé (et/ou le transfert des fichier ayant échoué), je n’ai pas de vidéo de la sortie…

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