Roadtrip breton J1 (14/08/21)
La Bretagne, je ne connais pas, à part 2 visites à Saint-Malo il y a longtemps. Alors pendant ma semaine de vacances j’ai voulu la visiter à ma façon : longer les côtes nord depuis Dinard jusqu’à la pointe Saint-Mathieu. J’ai prévu des haltes touristiques sur le parcours qui, de fil en aiguille, s’est transformé en emploi du temps de ministre ! Je n’ai prévu aucun hébergement à l’avance (ni emporté ma tente). Comme je n’ai aucune idée du temps que je pourrai passer à certains endroits, ce sera au petit bonheur la chance. Surtout que je pars le weekend du 15 août… Je sais, ce n’est pas très malin mais ça s’est fait comme ça. Et en cet été de Covid, je sais déjà que la Bretagne est une destination très prisée. Je me prépare psychologiquement à affronter des hordes de touristes (dont je fais partie…). Je me demandais initialement si je ne passerai pas par Saint-Malo, mais quand j’ai vu la fréquentation du lieu en cette période, j’ai immédiatement renoncé.
Question équipement, je voyage léger. Les deux valises latérales ne seront pas pleines, loin s’en faut. Le top-case emporte le matériel photo.
Pour l’équipement moto : 1 paire de basket, 1 jean, 1 pantalon de pluie (qui ne servira pas !!!), une veste moto à tout faire.
Pour le reste : 1 jean (non utilisé) , des tshirts, chaussettes, sous-vêtements , 1 paire de chaussure bateau (non utilisées au final) et trousse de toilette. Ah ! Et le maillot de bain pour la déco : Je n’aime pas spécialement me baigner et encore faut-il que l’eau soit au moins à 25°C… Alors il y avait peu de chance que ça arrive. Et ça n’est pas arrivé !
J’ai des tas de petits trucs à faire avant de partir. Quelques courses de dernière minute (je n’avais plus de parfum en petit flacon !). Il fait beau.
Départ à 14h30. Je laisse les chats seuls et sans voisins pour 24h avant que la relève ne vienne. Normalement distributeurs en eau et croquettes sont fonctionnels (ils le seront, je rassure d’emblée les amis des bêtes !).
Pour me rendre à mon hôtel, réservé le matin même de mon départ, il y a une petite trotte de 400 bornes.
Je pars sous un soleil bien chaud. Du monde sur la route mais rien de catastrophique. Au péage de Saint-Arnoult j’enlève une couche. Bref, c’est parti pour 300 bornes d’autoroute et de grand ruban de bitume monotone jusqu’à Rennes, seul endroit où j’ai pu trouver un hôtel à prix décent.
Je vais rouler aux vitesses autorisées. Je me bénis d’être en moto quand je traverse en interfile un très gros bouchon avant Nogent-le-Rotrou pour un accident. Les voitures ont bien dû y passer une heure. Une seule file circule lentement en passant par la station service, le flux étant guidé par les gendarmes pour contourner le site de l’accident (terminé depuis un certain temps, ils finissent de nettoyer la chaussée.)
Je ferai une pause café à l’aire de Mayenne. Il fait très chaud. Le thermomètre de la moto indique entre 31 et 34 degrés en roulant… A la pause, le soleil cogne fort, très fort. Heureusement à 130, il y a de l’air …
Je vais parvenir à mon hôtel en un peu plus de 3h30. Ibis Cesson. Le temps de décharger quelques affaires des valises, de prendre un rituel café-Schweppes et je vais repartir. Il est un peu plus de 18h30.
Sur mon programme, avant d’atteindre Dinard, j’ai prévu de suivre la Rance sur son parcours final depuis Dinan jusqu’à son estuaire, qui sépare Dinard de Saint-Malo. Avant il y a aussi (toujours !) des trucs à voir. Mais il faut commencer par faire le plein car Suzi a soif. Très soif même : 19,39 litres pour un réservoir qui en contient 20…
Direction les écluses du canal d’Ille-et-Rance. A peine 30 km… Je contourne Rennes par le nord-est et file en direction du Nord.
NB: Sur la carte ci-dessous vous pouvez zoomer ou la déplacer
Parcours du jour
A Hédé-Bazouges je marque un arrêt pour photographier l’étang et monter la caméra sur le casque.
C’est reparti pour quelques kilomètres avant d’arriver au canal. Il est environ 19h et si certaines portions sont à l’ombre, d’autres sont encore ensoleillées.
Le canal Ille-et-Rance est le plus ancien des canaux artificiels de Bretagne. Il comporte 3 tronçons permettant de relier Rennes à Saint-Malo. Sa construction s’est étalée de 1804 à 1832. Le gros de l’ouvrage fut la réalisation des 11 écluses de Hédé-Bazouges qui relient les deux rivières permettant le franchissement de 27 m de dénivelé. L’avènement du chemin de fer puis de la route réduiront son intérêt commercial. Aujourd’hui il est essentiellement utilisé pour le tourisme fluvial.
Les maisons éclusières contemporaines du début de la construction sont dites napoléoniennes. Ce sont les plus grandes de Bretagne avec une architecture spécifique : décroché en retrait de 4 m de large centré sur la façade, une toiture à quatre pans dite en croupe , un étage et des encadrements de granit.
Un homme d’un certain âge est en train de lire les panneaux explicatifs. Je m’approche pour lire également mais en conservant une bonne distance de sécurité. Ni lui ni moi n’avons de masque… On discute brièvement et l’homme me raconte qu’il a perdu un frère et une sœur de la variole, quand il n’y avait pas encore de vaccin… inutile de dire ce qu’il pense de la situation actuelle …
Je vais me promener le long du canal et remonter 3 écluses avant de faire demi-tour et revenir à mon point de départ par l’autre rive.
C’est une paisible promenade à pied, bien agréable après ces heures de bruit dans le casque …
Une maison éclusière, et son écluse
L’endroit est apaisant, juste le bruit de l’eau passant par dessus les écluses. Je chemine entre ombre et soleil.
Passé sur l’autre rive, je rejoins mon point de départ…
En Bretagne, tout est écrit en français et en breton. Au moins. Et c’est aussi vrai pour les cyclistes…
Mon périple n’aura pas été long, à peine 1/2h, mais la lumière a changé. L’occasion de refaire quelques clichés…
En me préparant à repartir, je vais rater ce qui aurait pu être une chouette photo… L’appareil était déjà dans le top-case et j’ai dégainé le téléphone trop tard…
Je reprends ma route vers Combourg à 15 km. La famille Chateaubriand acquit le château en 1761 et le futur écrivain y passera plusieurs années de son adolescence. D’où le surnom de la ville de berceau du Romantisme. Il est tard, 20h15 et le soleil est bas. Et plein ouest, forcément, ce qui ne m’arrange pas du tout pour les photos du château (dont le parc est de toutes façons fermé à cette heure). Mais le Lac Tranquille, oui c’est son nom et il le porte bien, se prête quand même au jeu…
Je vais garer la moto devant la mairie (et le monument aux morts) et me balader dans la ville, appareil photo à la main.
Toutes les terrasses sont pleines et il n’y a plus personne qui marche dans la ville. C’est l’heure du diner !
Je vais profiter de la lumière orangée pour aller photographier l’église qui est encore illuminée. Mais elle est fermée. On ne peut pas tout avoir ! Datant du XIXe, elle en impose : 70 m de long, 21 de large et un clocher qui culmine à 50m… Les pierres prennent une jolie teinte dorée. On sent bien que la Bretagne est là, le granit est omniprésent dans les constructions.
Je me balade dans le bourg. Je passe devant le Relais des Princes, un ancien relais de poste devenu une auberge.
Un peu plus loin se trouve la Maison des Templiers … qui relevait de l’ordre des Templiers. Vous l’auriez deviné.
Elle a très fortement été remaniée au XXe siècle.
Revenant vers le centre-ville se trouve la Maison de la Lanterne, bâtie en 1575. Elle fut construite à l’emplacement d’une maison fortifiée dans laquelle séjournèrent Du Guesclin et Tiphaine de Raguenel (sa femme…). Plus tard, cette maison servit de poste aux soldats du guet chargés de l’éclairage public. Jusqu’à la Révolution, les propriétaires étaient tenus d’allumer des flambeaux dans la lanterne à l’angle de la façade afin d’éclairer la foire annuelle et de sécuriser la place.
Poursuivant ma balade, je vais suivre le mur d’enceinte du château pour tenter d’avoir une vue de face des bâtiments avec le soleil encore présent. En vain. Le mur est haut et les arbres m’empêchent d’arriver à mes fins. Quelques vues pendant ma déambulation…
Avec un sens du synonyme…
De retour sur la place centrale vers 21h, où se trouve la Maison de la Lanterne, je me dirige vers une crêperie où quelques tables viennent de se libérer. Malheureusement il n’y a plus de service à cette heure là. Il va falloir que je perde mes habitudes de parisien ! Je vais me rabattre sur un kebab-pizza-hamburger situé quelques dizaines de mètres plus loin. Le hamburger « médiéval » fera parfaitement l’affaire et les frites qui l’accompagnent tout autant. Ce sera largement suffisant pour mon dîner.
Je terminerai mon hamburger en même temps que les dernières lumières du jour. Je rentrerai de nuit à l’hôtel. Environ 40 km pour revenir sans difficulté. Dans ma chambre j’installe mes appareils à images pour les vider dans le disque dur externe. Pour patienter, je redescends pour me prendre un petit café. Gracieusement offert par l’hôtesse à l’accueil de l’hôtel, il clôturera en terrasse cette première journée plutôt bien remplie.
================================
Vidéo(s) du jour
================================
6 commentaires
domi1952
bonjour Toubib, et merci pour cette vidéo bretonne…qui comme d’habitude est super agréable à visionner 👍
Gueule.kc
Whaou ! Tu ne perds pas de temps 😂. Tant mieux si elle t’a plu. Je bosse sur la suite mais entre les articles à faire, les photos à trier (et retoucher quand nécessaire) et les vidéos à monter, c’est looooooooong !!
En tous cas merci 🙏
Arnaud
Legaud Yves
Merci Arnaud pour ce magnifique reportage une région que je connais bien de part de mes origines bretonnes entre l’île et Villaine du côté paternel et Finistère Sud côté maternelle.
Belles côtes d’Armor.
Amitiés Yves
Gueule.kc
Merci Yves ! Je ne descendrai pas dans le Finistère sud dans ce trip. Cotes d’Armor et Finistère nord uniquement. Et il y a tellement à voir qu’on peut y passer beaucoup beaucoup plus de temps !
Bises
Arnaud
Marc
Merci Arnaud !
Je vais ajouter un peu de mauvais esprit à ton magnifique blog, à propos de celui qui a perdu un frère et une soeur de la variole.
La vaccination jennerienne date en effet de 1796. Et en France, voici ce que dit Wikipedia :
Le 15 février 1902, la Loi sur la protection de la santé publique, en son article 6, rend la vaccination antivariolique obligatoire au cours de la première année de vie ainsi que les re-vaccinations des 10e et 21e années.
En 1917, André Fasquelle met au point, avec Lucien Camus, la dessiccation sous vide de la pulpe vaccinale congelée, ce qui en permettra le conditionnement et l’emploi dans les pays tropicaux.
La dernière épidémie de variole date de l’hiver 1954-1955 à Vannes. Le sergent Roger Debuigny rendit visite à sa famille dans le Morbihan, apportant avec lui de la soie de Saïgon qui aurait été contaminée. Il y a 16 morts sur 73 cas.
Ca devait être eux ! Encore une famille d’hommes blancs complotistes antivax et antipass sanitaire. Décidément !
La vaccination n’est plus obligatoire en France depuis 1979 et les rappels ne sont plus obligatoires depuis 1984, mais il existe un Plan national de réponse à une menace de variole (2006).
Merci Wikipedia.
Gueule.kc
Merci de ta réponse, de sa précision et de ton mauvais esprit ! Je vais faire TRÈS attention à mes prochains articles 😂