Au nord de la Bourgogne
La Bourgogne, ce n’est pas si loin de Paris. Pour y aller.
Après, quand on s’y balade, ce n’est plus une histoire de distances mais une histoire de temps. Et il vient souvent (toujours ?) à manquer…
En ce début août et en semaine, déconfiné mais masqué, je me suis rendu au nord de la région. Avec un programme inspiré d’un circuit disponible ici.
Comme la journée allait être « chargée », le départ s’est fait presque tôt. A 7h30 j’étais en selle. Autoroute jusqu’à la sortie n°18 Joigny-Toucy sur l’A6. A 9h, je quittais l’A6 et pouvais commencer la balade…
Je prends la D3 en direction de Toucy. Personne sur la route. Temps magnifique. Ça se présente bien. Immédiatement les paysages sont sympathiques et la route très bonne. Que demander de plus ?
Champs et forêts se succèdent.
Ma première étape est Toucy, ville natale de Pierre Larousse (celui du dictionnaire…) et son église Saint-Pierre dite fortifiée. Cette église est en fait la deuxième à cet endroit, l’originale ayant été détruite en 1423 lors de la guerre de Cent ans. Reconstruite entre 1522 et 1570, elle était située au contact des remparts de la ville datant du XIe siècle. A son chevet, se trouvent deux tours (la « tour des évêques », la plus imposante, et la » tour Saint-Michel »), ce qui lui vaut son qualificatif de fortifiée.
Dans l’église, la nef date donc de la reconstruction du XVIe siècle.
Quelques vitraux qui été restaurés récemment.
Accolée à cette portion la plus récente subsiste la « chapelle des Seigneurs » ou « Chapelle du Saint-Sacrement », vestige de l’église du XIe siècle.
J’arpente un peu la ville, en descendant jusqu’à la place du marché. Il existe encore d’anciennes jolies maisons à colombages.
Sur la place, la pause café indispensable.
En me promenant dans la partie basse de la ville.
En remontant, je longe les restes des anciennes fortifications qui permettent de surplomber la place du marché (place de la République).
Ayant fait un stock de viennoiseries pour ma journée, je reprends la route en direction du chantier médiéval de Guédelon. Là-bas, des passionnés reconstruisent un château fort médiéval en utilisant les mêmes techniques qu’alors. Pour ceux que cela intéresse, le site est ici.
Malheureusement pour moi, même en semaine (mais en période de vacances), le site est bondé.
Comme à chaque fois dans cette situation : je fuis !
Je me dirige donc vers le château de Ratilly par des petites routes bien sympathiques. En chemin je passe par Treigny.
Par curiosité je fais le tour du village et découvre une grande église : Saint-Symphorien de Treigny.
Ni une ni deux, j’en fais le tour et me gare pour la visiter.
La nef
Le collatéral sud
Le collatéral nord
Le chevet
Je reprends la route en direction du Château de Ratilly non loin de là. Ce bâtiment est privé mais visitable. Comme le temps est superbe et que j’ai envie de voir du pays, je me contente de le photographier de loin (il présente plutôt bien 😉 ).
Sur le chemin en direction de Saint-Fargeau, je passe à côté du lac de retenue du Bourdon. Je longe un peu le lac en moto pour le plaisir.
J’arrive à Saint-Fargeau et son château. On passe sous la tour de l’horloge pour arriver au parvis.
Le château possède une longue et tumultueuse histoire de plus de 1000 ans. L’actuel château a été reconstruit en 1453 par Antoine de Chabannes, Grand maître de France, comte de Dammartin, qui l’avait acquis à la suite de la disgrâce de Jacques Cœur. Il remplaçait l’édifice précédent qui était initialement un relai de chasse fortifié construit en 980 par l’évêque d’Auxerre (et frère naturel de Hugues Capet…), Héribert.
En 1652, la cousine germaine de Louis XIV, Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier et surnommée la Grande Mademoiselle, y fut exilée à la suite de sa position en faveur de la Fronde.
A l’aide de l’architecte du roi François Le Vau (être exilée par son cousin et puissant roi n’empêche manifestement pas d’utiliser des serviteurs…), la Grande Mademoiselle fit refaire les façades intérieures. Elle y a mené aussi de nombreux travaux intérieurs.
En 1752 un grand incendie ravage le bourg et une partie du château détruisant la salle des gardes (la plus vaste de l’époque) et les appartements de la Grande Mademoiselle.
En 1793, le propriétaire est Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau depuis 1778. Député de la noblesse aux Etats Généraux, il a voté la condamnation à mort de Louis XVI. Il est assassiné par un ancien garde du roi le 20 janvier 1793, la veille de l’exécution de Louis XVI.
La scène a été peinte par Jacques-Louis David. Le tableau a été racheté aux héritiers du peintre sous la Restauration par la fille du défunt avec interdiction de le détruire. Il aurait donc été emmuré quelque part dans le château. Il n’a pas été localisé.
En 1968 les marquis de Boisgelin (ancêtres de Jean d’Ormesson qui y a séjourné) vendent la propriété à une société belge qui le conservera jusqu’en 1979 où le domaine est racheté par M. Guyot avec l’aide des collectivités locales. Depuis le château est progressivement restauré et partiellement ouvert au public.
Même si la propriété ne fait plus les 15000ha étendus sur 3 départements, le château reste impressionnant.
Malgré épidémie de Covid19, il se visite (avec masque et tout le toutim bien sûr).
A l’arrivée dans le château, on parvient directement dans la cour. Superbe.
En traversant tout droit cette cour, on ressort pour faire face à l’étang. En s’éloignant de quelques dizaines de mètres, la vue sur l’édifice est superbe.
En revenant pour accéder au premier étage de l’aile Montpensier, on passe par un pièce remplie de bottes et de selles de cavaliers.
Dans l’aile Monpensier se visitent les salons, la bibliothèque (non photographiés, trop de monde) .
Nous montons visiter les combles et surtout la charpente. Il y a de quoi faire !
Depuis les vasistas situés dans les combles, en se hissant sur la pointe des pieds, il y a de jolies vues sur le château.
Une reconstitution d’une chambre de bonne. Vaste !…
La buanderie
En redescendant on passe par la salle des gardes (reconstruite après l’incendie de 1752).
Pour se rendre aux appartements d’hiver de la Grande Mademoiselle (reconstitués), on gravit le bel escalier Montpellier.
De retour au rez-de-chaussée, on passe par la grande et belle galerie des portraits.
Il y a beaucoup d’autres pièces à visiter, avec un certain nombre de reconstitutions (plus ou moins heureuses). Je n’ai pas tout photographié !
Ici les cuisines
Juste à coté des cuisines, dans la « tour du moulin », suite à l’incendie de 1752, la toiture a été tronquée pour des raison d’économie. L’ouverture sert de puits de lumière et de collecteur des eaux pluviales grâce à la toiture orientée.
Petit bonus : la vue depuis les « lieux d’aisance » publiques. Pas mal non ?
On quitte le château.
Non loin se trouve l’église Saint-Ferreol. Elle est en cours de restauration extérieure. Mais ce n’est pas ça qui va nous arrêter !
La nef
Quelques chapelles et de vitraux
Je prends ensuite la direction de Briare et de son pont canal qui permet au canal latéral à la Loire de traverser la Loire. Un petit port de plaisance se trouve juste avant.
De part et d’autre du canal se trouve une maison pour l’éclusier de garde. Devenue restaurant pour l’une, gîte pour l’autre.
L’entrée du pont canal est assez majestueuse…
En avançant sur le pont, à gauche, se trouve un bras de l’ancien canal latéral.
En progressant on se retrouve donc au-dessus de la Loire.
Un tribut aux constructeurs…
Quelques photos supplémentaires vers les deux rives.
Repartant en direction de Gien, dans Briare, je m’arrête devant l’église Saint-Etienne juste pour lui tirer le portrait !
Je poursuis ma route en direction de Gien.
Je ne monte pas vers le château et l’église, j’ai déjà fait (Un peu de la route Jacques Coeur). Avant de traverser le Loire, quelques clichés depuis la rive droite.
Une fois le pont franchi, je me pose quelques instants pour photographier Gien et son château.
Je monte à Saint-Brisson-sur-Loire espérant trouver une jolie vue. Elle existe probablement depuis le château mais il faut le visiter. Et je n’ai pas envie. Alors je me contente de quelques photos du joli village.
Je poursuis ma route en passant par Chatillon-sur-Loire, la Celle-sur-Loire pour venir me poser au bord de l’eau à Cosne-Cours-sur-Loire.
L’ancre sur la photo ci-dessous est un témoignage des anciennes fonderies qui existaient dans la ville. Elle vient du port de Rochefort d’où elle a été rapatriée il y a quelques années.
Après avoir grignoté le reste des viennoiseries achetées à Toucy, je repars. Les paysages sont superbes.
Je passe par une toute petite route (depuis la D1 vers Le vaudoisy) qui chemine entre champs et forêt. Je croiserai (de loin) un chevreuil (je crois)…
De retour sur une départementale classique (la D33), les paysages sont toujours aussi chouettes !
A Varzy je m’arrête à l’église Saint-Pierre malheureusement fermée.
Je continue mon chemin jusqu’à Clamecy que je vais visiter.
On commence par le bas de la vieille ville, au niveau du pont qui enjambe le Beuvron. On voit d’ici la tour de la Collégiale Saint-Martin.
On longe les canaux qui cheminent le long du bas des remparts de la vieille ville.
En revenant vers le pont, on emprunte les escaliers qui mènent au parvis de la Collégiale Saint-Martin.
La Collégiale Saint-Martin.
La façade a beaucoup souffert de la Révolution. Elle reste dépendant très belle.
A l’intérieur de la collégiale.
L’élévation sud fait face à une grande place d’où monte la Rue du Grand Marché.
La Rue du Grand Marché et la statue de Claude Tillier (auteur de Mon Oncle Benjamin)
Juste derrière la mairie, sur la droite en montant (ou à gauche en descendant, c’est selon vos préférences), se trouve la Halle construite sous Napoléon III et restaurée il y a quelques années.
En poursuivant vers la partie haute de la vieille ville, on parvient à une esplanade qui surplombe une grande partie de l’agglomération. Au passage, une vieille publicité peinte sur un mur…
Revenant dans la rue du Grand Marché, on s’enfonce ensuite dans les petites rues de la vieille ville.
Bon nombre de ces rues sont étroites, témoins de l’urbanisation de l’époque.
On trouve de jolies maisons à colombage.
Progressivement on atteint la partie basse de la veille ville où se trouve le centre culturel Romain Rolland, originaire des lieux. On trouve aussi la statue de Pierre Cuvée, architecte du portail de la collégiale Saint-Martin et de sa tour.
Reprenant la moto sur les petites routes je parviens à Châtel-Censoir. J’avais noté cette étape sur mon périple sans a priori. J’y ai découvert une perle : l’église Saint-Potentien. Elle surplombe la ville du haut de sa butte, enchâssée au sein de quelques maisons.
Construite vers le XIe siècle, elle était l’église d’un chapitre fondé au IXe siècle et qui perdurera jusqu’à la Révolution.
A l’intérieur, c’est un mélange de roman et de style Renaissance.
Au plafond du choeur on trouve des reste de peinture.
Il existe une crypte datant du début du Xe siècle.
Je quitte ce superbe endroit.
Longeant le canal du Nivernais, je parviens au Rocher du Saussois.
Suivant l’Yonne pendant plusieurs kilomètres, je passe par Mailly-la-Ville et Mailly-le-Château, entre autres…
Finalement j’arrive à Coulanges-la-Vineuse qui marque la fin de cette longue balade. Je vais rouler un peu dans la ville, un peu autour, pour profiter de la vue.
Ensuite, il restera à rentrer 😉 !
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Vidéo(s) du jour
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4 commentaires
Legaud
Merci pour cette belle balade , là il y a du boulot de qualité un régal tes photos…
Bisous bonne soirée
Gueule.kc
Merci Yves !
domi1952
Bonjour et merci pour ce bon moment qui permet de découvrir de si jolis coins…
Gueule.kc
C’est gentil, merci …
C’est fou comme il y a des jolis coins partout ou presque. Mais dans certaines zones, c’est plus facile de trouver 😉 !