Le Perche à moto : circuits « Vallées et moulins » et « Vallées et fermes fortifiées »
Après plusieurs semaines de déplacement limité à 10km autour de chez soi, c’était pour moi la première opportunité de balade. Pour ne pas faire les choses à moitié je m’étais concocté un programme un peu chargé en fusionnant (et en mélangeant pour des raisons pratiques) deux circuits dans le Perche : Vallées et Moulins et Vallées et Fermes fortifiées. Un peu musclé comme programme mais je me doute bien qu’avec le confinement (et la crise des vocations pour les églises) beaucoup de bâtiments et d’églises seront fermés. Et même si la météo n’est pas des plus sympathiques (gris dans la matinée et possibles éclaircies dans l’après-midi), on fera avec ! J’ai très envie de ma dose de balade …
Peu après 7h30 je grimpe en selle. Un itinéraire pour le moins habituel maintenant : grands axes et A11 pour une sortie à Chartres. En ayant oublié ma Thermos de café. Aïe. Et ce ne sont pas les troquets qui vont pouvoir me délivrer ma dose. Sevrage…
A Chartres je contourne la ville même si j’aperçois brièvement la cathédrale de loin. Le ciel est gris, du vent assez présent et une température convenable. Après quelques kilomètres de routes secondaires me voici arrivé à Friaize. Quelques gouttes de pluies éparses ont marqué le trajet depuis la sortie de l’autoroute, mais rien de bien sérieux. Le ciel est bien gris mais pas trop menaçant. Cependant pas d’éclaircie à l’horizon. On fera sans … Descendant de la moto, je m’aperçois que j’ai oublié de prendre un masque avec moi. Enfer et damnation ! Thermos et masque, ça fait beaucoup. Mais ça s’arrêtera là pour les oublis. Ouf…
Heureusement, juste à côté de l’église que je m’apprête à visiter un jeune homme (oui je suis vieux) se gare pour rentrer chez lui (ça va bricoler, deux sacs d’enduit de lissage sortent du coffre …). Je lui demande s’il peut me donner un masque. Sa compagne (femme ?) ira en chercher un dans sa voiture pour me le donner. Merci à eux ! Me voilà paré. Inutile de vous préciser qu’un 8 mai dans un petit village du Perche à 9h du matin, ce n’était pas gagné !
Je me dirige donc vers l’église Saint-Maurice. Comme toutes celles du jour (ou presque), elle est fermée. Et comme je suis seul, le beau masque tout neuf restera dans la poche (et ne sortira que bien plus tard !).
Entrée par le cimetière que l’on traverse pour arriver devant le proche. On remarque que le chœur est plus large et plus élevé que la nef.
Je me rends ensuite au Thieulin et l’église Saint-Eustache et Saint-Fiacre.
Cette église comporte la partie romane initiale et un adjonction ultérieure plus haute et plus large. Saint-Fiacre, second patron de la paroisse, était l’objet d’un pèlerinage le jour de la fête du pays, le dernier week-end d’août.
Petite anecdote « historique »
11/07/1909 – l’affaire du Thieulin
Site Cercle généalogique du Perche-Gouët lien
Le tribunal de Nogent a rendu vendredi dernier son jugement dans le procès intenté par le curé du Thieulin au maire de cette commune, qui avait fait sonner les cloches à l’occasion d’un enterrement civil.
Il décide que le maire est sorti de ses attributions en faisant sonner les cloches pour une cérémonie privée en dehors des usages prévus par les lois ou règlements, qu’il a ainsi porté atteinte au droit de possession de fait accordé par la loi aux ministres du culte et aux fidèles. A défaut de préjudice matériel il y a eu préjudice moral, et le Tribunal condamne le maire aux dépens à titre de dommages et intérêts.
Source : le Nogentais
L’étape suivante se situe à Champrond-en-Gâtines.
L’église Saint-Sauveur se dresse fièrement sur la place où se trouve … une boulangerie. Même si la faim ne me tenaille pas vraiment (il est 9h30), je ne fais pas la fine bouche. Pas certain que j’en trouve une autre ouverte plus tard dans mes pérégrinations !
Muni de mes viennoiseries rangées rapidement après un croissant-test probant, je traverse la place pour tenter ma chance dans l’église. En vain, naturellement.
Depuis la place j’aperçois une tour ronde non loin. Comme je dispose de réserves hautement riches en glucides et en lipides pour faire les 300m qui m’en séparent, je m’élance gaillardement 😆 .
Il s’agit de la tour d’Aligre.
Edifiée en 1876 par la filleule de la marquise d’Aligre, la tour de Champrond repose sur les soubassements de l’ancienne tour du château féodal. J’en fais le tour. C’est devenu un gîte.
Je reviens tranquillement à Suzi afin de poursuivre en direction de Bois-Landry. Mon objectif est une ancienne ferme. Je parviens à Bois-Landry (au repère que j’avais placé sur mon GPS) mais la description de la ferme sur mon memento imprimé ne correspond pas à ce que je vois. Après quelques vérifications concernant ma position, je ne comprends toujours pas : je suis bien à Bois-Landry. Je n’aurai la réponse qu’une fois rentré chez moi avec un accès internet efficace. Il me fallait aller au Grand Bois-Landry (et pas à Bois-Landry où j’étais ni au Petit Bois-Landry qui existe aussi) : mon point GPS était mal placé…
Après ces palpitantes péripéties, je prends la direction de Montireau.
Il a existé (il y a longtemps) un donjon qui a été détruit (comme beaucoup d’autres) et qui appartenait aux chevaliers de Montireau, vassaux des seigneurs de Montmirail. Au XVIe siècle, en contrebas de la motte où se trouvait le donjon fut bâti le château de Montireau…
Dans le village, soit quelques dizaines de mètres plus loin, l’église Saint-Barthélémy fut construite au dans la première moitié du XVIe siècle grâce à la famille de Montireau (leurs armoiries sont présentes à plusieurs endroits dans l’église et sur les vitraux… parait-il…).
Malheureusement l’église fermée je ne pourrai pas pas la visiter. Grosse déception.
L’entrée ouest est précédée d’un préau.
J’en fais le tour…
Poursuivant ma route je parviens aux étangs de Perruchet et de Théllière. Ces étangs ont une faune riche et sont une étapes pour les oiseaux migrateurs. La départementale passe entre les deux, et ce sont des propriétés privées. Je m’en aperçois en voulant m’engager sur la route qui longe celui de Perruchet. Je me suis donc arrêté et ai fait quelques photos. J’ai été abordé, probablement par le propriétaire qui passait en voiture, extrêmement courtois, que j’ai rassuré en lui expliquant que j’avais bien vu les panneaux et que je n’irai pas plus loin !
Je passe ensuite à Saint-Victor de Buthon pour tenter ma chance avec l’église Saint-Gilles et Saint-Victor.
L’église construite sur un terrain en forte pente date du XIIe siècle. Elle fut remaniée et agrandie au XIVe. Le clocher en pierre date de la fin du XIXe (1879); il remplaçait celui en bois. En 1887 le cimetière qui entourait l’église est déplacé. Sa disparition accentue encore la déclivité du terrain.
Comme les autres, visite impossible car fermée.
L’étape suivante est Condeau. Qui n’est d’ailleurs plus une commune à part entière mais une commune déléguée (oui, ça s’appelle comme ça en jargon administratif) à celle nouvellement créée de Sablons-sur-Huisne depuis 2016. Je sais, c’est passionnant…
L’église Saint-Denis date pour sa partie la plus ancienne du XIIe siècle (abside et chevet arrondi). Elle fut réaménagée au XVIe, la tour portant le clocher date de cette époque.
Résistant, compagnon de Jacques Chaban-Delmas, Lorrain Cruse résida plusieurs années à Condeau et fut conseiller municipal de la commune.
Je vais « courageusement » reprendre Suzi pour faire les 2 km qui me séparent de Villeray. J’arrive dans ce village accroché à flanc de colline sous un ciel gris et pourtant l’endroit me plaît beaucoup. Je descends la rue (principale et unique) jusqu’au moulin sur l’Huisne.
Je remonte ensuite au niveau du château devenu hôtel. Je ne m’aventure pas dans les jardins mais l’endroit semble accueillant !
Par chance quelques premiers rayons de soleil vont traverser les nuages et mettre un peu plus en valeur ce charmant village.
Départ ce joli village pour aller à Saint-Germain-des-Grois.
L’église Saint-Germain (on n’y aurait pas pensé !) date probablement du XIIIe et a été agrandie aux XV et XVIe siècles. Elle jouxte un bâtiment qui ressemble à un ancien prieuré.
Avec quelques gargouilles pour faire joli !
Nous sommes dans le Perche et non loin d’une église, alors il en faut une : voici la pompe…
Et nous sommes le 8 mai…
La vidéo de cette partie de la balade…
Pour ceux qui voudraient voir toutes les vidéos d’un coup, elles sont regroupées en fin d’article…
Poursuivant mon chemin en sauts de puces, me voici à Dorceau. Je rencontre d’abord le moulin.
A mon arrivée devant l’église Saint-Etienne, quelques centaines de mètres après le moulin, le temps est encore très couvert. Mais de belles éclaircies vont apparaître … L’église étant fermée, je tente une photo au travers de la porte grillagée… avec un succès mitigé.
Forcément avec du soleil, c’est mieux !
Sur la façade sud on trouve deux cadrans solaires dont un encore intact. Quelle heure est-il ?…
Fenêtres avec leurs vitraux et remplages sur les façades nord et sud.
Sous les bienvenus rayons de Phœbus je remonte en selle pour à nouveau un court trajet jusqu’à Rémalard. Ce bourg doit son nom à un mauvais gué (mastre-gué). En 1077 la forteresse fut prise par Guillaume le Conquérant. Il n’en reste rien.
Surprise, l’église Saint-Germain d’Auxerre, d’origine romane, est ouverte. Et déserte.
Donc petite visite obligatoire…
Et encore…
Une petite série de vitraux. Noter le soldat sur le dernier cliché de la série !
A peine sorti de Rémalard, je m’arrête quelques instant devant l’église Saint-Paterne de Bellou-sur-Huisne.
Juste de l’autre côté de la route, face à l’église deux maisons me font de l’œil.
La première possède une angulation sur sa façade passant par un œil de bœuf triangulaire.
L’autre qui porte au fronton une enseigne qui ne doit pas dater d’hier.
Je repars dans de val de l’Huisne. Je parviens au manoir des Perrignes. Normalement les jardins sont visitables, mais en raison de l’épidémie l’accès en est impossible.
La fondadation du manoir date du XVe siècle. Le logis principal, bâti au XVIe siècle en remplacement d’un édifice plus ancien, est dans la verdure. L’ancien colombier seigneurial a été transformé au XIXe siècle en habitation.
Après avoir garé la moto et pris un premier cliché par-dessus le mur d’enceinte, j’entends du bruit derrière moi…
Le colombier réaménagé est vraiment magnifique.
Mon chemin m’emmène ensuite vers un autre manoir : le manoir de la Moussetière.
Bâtie dans la première moitié du XVIe siècle, cette ancienne demeure seigneuriale, fortifiée vers 1560, avait aussi une vocation agricole. Elle domine la vallée de la Commeauche et de l’Huisne. Vers 1800 l’activité ne fut plus qu’agricole jusqu’en 1979. Les bâtiments ont été restaurés à partir de cette année-là et depuis 2020 le manoir fait chambre d’hôte.
Je me balade de manoir en château… Excusez du peu ! Me voici quelques kilomètres plus loin, après une montée sous les frondaisons, au château de Maison-Maugis, précédé d’une splendide allée de marronniers.
Ce château en pierre blanche résulte de plusieurs campagnes de travaux. Initialement s’élevait sur le domaine une forteresse (visitée par Saint-Louis séjournant alors à Longpont). Ce fut brièvement la lieu de résidence des comtes du Perche, les Rotrou. En 1428, pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse fut détruite.
La construction de l’édifice actuel date du XVIIe siècle en remplacement d’un plus ancien dont, disent les guides, les caves et les cuisines ont été conservées de la construction initiale (XIIIe).
Une grille en fer forgé (XVIIIe s.) ferme l’entrée d’honneur. Elle porte les armes de Pierre Antoine de Fontenay et d’Elysabeth de Droullin, propriétaires en 1710.
L’église romane Saint-Nicolas (Xle-XVIe s.) attenante au château était la chapelle du prieuré médiéval fondé au XIIe siècle (dont les caves ont été conservées…) par Geoffroy IV, comte du Perche. Le porche est surmonté d’une niche abritant le saint patron de la paroisse.
Quittant ce très bel endroit, je passe devant le manoir du Pontgirard.
Situé au bord de la Jambée dans le site protégé de la forêt de Réno-Valdieu, ce manoir a été construit au milieu du XVIe s. par une famille de maîtres de forges. Il a été transformé à la fin du règne de Louis XIV. Fermé à mon passage, je me contente de quelques photos depuis la route…
Peu de temps après je parviens à Monceaux-au-Perche.
L’église Saint-Jean-Baptiste possède un clocher octogonal qui abrite une cloche datée de 1568, sans doute la plus ancienne du Perche. Ni vue, ni entendue sonner … Ce clocher restauré en 1995 est recouvert, comme à l’origine, d’un bardage en essentes (planchettes) de châtaignier.
Je passe ensuite à Saint-Victor de Réno puis au moulin de Saint-Victor auquel on accède par une toute petite route. Charmant endroit mais impossible de faire des photos, l’ensemble étant une propriété privée.
La vidéo de cette partie de la balade…
Pour ceux qui voudraient voir toutes les vidéos d’un coup, elles sont regroupées en fin d’article…
Les cieux s’éclaircissent progressivement et c’est bien agréable. C’est sous le soleil que j’arrive dans le bourg Le Mage.
L’église Saint-Germain, comme le bourg est située sur les hauteurs de la rivière Corbionne qui chemine en contrebas, derrière des arbres sur un terrain pentu.
Le presbytère situé à côté de l’église aurait été construit par le philosophe Helvétius pour l’abbé Lefrançois, député du Perche aux États Généraux de 1789.
Retour en selle pour 6 kilomètres, pour arriver à Moutiers-au-Perche, réputé comme un des bourgs les plus pittoresques du Perche. Initialement il était nommé Corbion par les romains (la rivière Corbionne traverse la commune). Situé au pied du mont Harou (236m), les maisons sur ses pentes s’échelonnent le long de la montée vers l’église Notre-Dame (XIe- XVe s.). C’est effectivement très joli et la vue depuis le haut du village est superbe. Je déambule un peu avant de faire le tour de l’église.
L’église est d’origine romane, flanquée au sud d’une tour carrée et d’une chapelle inachevée. Comme beaucoup d’églises percheronnes elle fut agrandie à la Renaissance avec l’ajout d’une nef latérale couverte de cinq pignons. Quand on en fait le tour, on se rend compte qu’elle est un peu tarabiscotée du côté du chevet aussi…
Il est stipulé dans pas mal d’articles que l’intérieur mérite une « visite attentive ». Ca tombe bien, elle est ouverte. Et malgré la foule qui chemine dans les environs de l’église, je serai seul pour ma petite visite…
On commence par la nef. L’orgue date de 1590 environ, installé dans un buffet de 1716.
Les retables et autels ont été restaurés il y a peu. Celui du collatéral nord est… polychrome !
Dans la chapelle sud, située à côté du chœur, des peintures murales datent du XVe siècle. Je ne me suis pas aventuré à les légender n’ayant pas trouvé de source fiable pour ce faire…
La charpente sous la tour du clocher, avec quelques croquis récents.
Les retables des piliers nord et sud sont pour le moins ornementés ! Leur éclat rendu par la récente campagne de restauration est étonnant.
La statuaire est abondante dans toute l’église. En voici seulement quelques échantillons.
En chemin, forcément je ne pouvais pas laisser ces champs de colza sans leur tirer le portrait…
Je vais au Pont Chartrain, un des plus anciens ouvrages d’art de l’Orne. Situé à la confluence de la Corbionne et du ruisseau de la Coignardière, il fut construit au XVIIe siècle sur l’ancienne route royale de Paris à Nantes, appelée localement « Route du Libérot ». J’aurais récolté quelques griffures pour faire les photos prises en contrebas !
J’arrive à Bretoncelles, face à l’église Saint-Pierre datant du XVI et XVIIe siècles. Tout est très, très, très calme dans le village. Par esprit de système je vérifie la porte d’entrée de l’église.
Ouverte ! Une vraie fraîcheur contraste avec la température extérieure. L’intérieur a été récemment restauré.
Le chevet à 3 pans actuel date de 1873. La restauration des peintures les a réhabilitées telles qu’à la fin du XIXe s. C’est « pimpant » !
Les vitraux datent du XIXe siècle également.
Les font baptismaux et une cuve baptismale situés au mur ouest.
Crèche en nacre offerte par Y. Arafat à Daniel Goulet, sénateur de l’Orne, qui en a fait don à l’église de sa ville natale…
A Vaupillon, au début du XVIIe siècle, un château fut édifié sur les ruines du vieux manoir des chevaliers de Vaupillon par Jacques d’Illiers et Catherine de Balzac d’Entraigues. Henri IV y serait venu plusieurs fois cacher ses amours avec Henriette, demi-sœur de Catherine. L’église Notre-Dame (fermée) est l’ancienne chapelle du château qui fut démoli en 1752 par un marchand qui l’avait racheté.
Je vais passer par La Loupe, ville très sévèrement bombardée par les alliés en 1944. J’y ferai une pause ravitaillement liquide dans une supérette ouverte ! 2l d’eau me permettront de poursuivre sans être complètement déshydraté. Il n’y a pas que la moto qui a besoin de boire …
Juste après La Loupe, sur la commune de Meaucé se trouve un arbre remarquable : le Gros Chêne. L’arbre serait le reste du bois environnant le château primitif de La Loupe. Il est le sujet de nombreuses légendes et a été le lieu de pèlerinages. Peut-être fut-il planté en 1360 par un chevalier de Montireau qui partait en croisade…
Je repars en direction de l’église Saint-Léonard, toujours à Meaucé. Cette église (fermée) a recueilli le mobilier des églises des hameaux avec lesquels la commune a fusionné au XIXe siècle. Dommage…
Dans le cimetière communal qui jouxte l’église, de nombreuses tombes sont à l’abandon.
Au loin, un « château » moderne…
Peu après la sortie du village se trouve la Grand Maison qui était la résidence des seigneurs de Meaucé (initialement il en existait 2 mais c’est la seule qui subsiste). A la fin du XVIIIe siècle, elle a appartenu au général Antoine de Marbot.
Les murs étaient entourés de larges douves en eau, creusées au XIIe siècle, que l’on franchissait par un pont-levis.
Il ne reste de l’époque médiévale qu’une tourelle de protection quadrangulaire du XIIe siècle accolée au mur d’enceinte, ainsi que les douves en eau. Le pont-levis fut remplacé par un pont de pierre vers 1910. La ferme s’est beaucoup développée à l’époque de la commercialisation du cheval percheron, entre 1850 et 1900. Elle s’est alors enrichie d’écuries, de bergeries et de granges de stockage.
Les environs…
Sur la commune de Fontaine-Simon se trouve la ferme Manouyau. Elle appartient aux mêmes propriétaires que la Grand Maison depuis 1896 quand le Marquis de Reverseaux de Rouvray, ambassadeur auprès de la reine d’Espagne l’a vendue.
Ce domaine a subi de grandes transformations. Il existait en effet un château qui fut détruit vers 1900. A cette époque fut construite l’actuelle maison de maître. Le pigeonnier est daté de 1749.
La vidéos de cette partie de la balade…
Pour ceux qui voudraient voir toutes les vidéos d’un coup, elles sont regroupées en fin d’article…
A Manou, l’actuel Château de la Reine Blanche fut construit au XIXe siècle. Mais dès le IXe siècle, Manou était un bourg fortifié, les fortifications au château en attestent. Il faisait partie du domaine royal. Si les fossés existent toujours, le pont-levis a disparu. Aux angles, quatre tours rondes avec rangs de pierre de grison sont coiffées de poivrières et couvertes de tuiles. La tour qui garde l’entrée est arasée au niveau des remparts.
Blanche de Castille, héritière des Rotrou, est venue à Manou vers 1229, lors du siège de Bellême, défendre le comté contre Mauclerc, duc de Bretagne.
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul, mentionnée dès le XIIe siècle, fut radicalement transformée au XIXe siècle.
En me rendant à la Chapelle Sainte-Anne à la Fontaine-Simon, je fais un crochet pour une petite pause le long d’un étang (de pêche)…
La chapelle Sainte-Anne est un peu plus loin en bord de route. Un pèlerinage y a toujours lieu le 26 juillet.
A Belhomert-Guéhouville, bourg fondé par l’ermite Saint-Laumer en 630, un monastère fut construit en 1090 par Flugues 1er de Châteauneuf. L’abbaye ferma en 1792 (Révolution…), le couvent fut mis en vente comme bien national et acheté par un bourgeois de Paris qui devint le premier maire de Belhomert. L’église du monastère, Saint-Jean-l’Evangéliste, construite en 1132 est devenue l’église paroissiale.
Je prends ensuite la direction du Château des Vaux dont le domaine s’étend sur deux communes : Saint-Maurice- Saint-Germain et Pontgouin.
Le château primitif du XVIIe siècle, n’a pris son aspect actuel qu’entre 1850 et 1880. Composée au XVIIe siècle d’un bâtiment unique, la propriété de Charles du Roussin, escuyer et sieur de la Comté des Vaux, est achetée vers 1780 par un certain Desvaux désireux de la transformer en ferme. Faute de moyens financiers, celui-ci ne peut la garder et la cède à un dénommé Louis Dussieux peu avant 1789. Après la mort de ce dernier en 1804, ses enfants vendent le domaine au Marquis d’Aligre, seigneur de Boislandry, 6ème du nom, qui le transmet à son petit-fils le marquis Etienne-Marie-Charles de Pomereu d’Aligre. grâce au marquis Etienne de Pommereu d’Aligre, qui fit détourner le cours de l’Eure, niveler les terrains pour créer des terrasses, bâtir deux ailes et planter un parc.
En 1946, le Père Duval, Directeur Général de l’œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil, à la recherche d’un lieu pour accueillir les nombreux orphelins de guerre, rachète le domaine. Depuis lors des jeunes en difficultés viennent y apprendre un métier.
Je suis probablement entré, à pied, dans le domaine par la « mauvaise » porte. Je vais donc brièvement me balader sans être certain d’avoir le droit d’être là. Mais je ne croiserais personne. Et je n’ai pas fait beaucoup de mal…
Mais je n’ai pas osé faire le tour des bâtiments pour voir les jardins.
L’étape suivante m’emmène aux écluses de Boizard, à Pontgouin.
Fruit de la volonté de Louis XIV de posséder à Versailles toujours plus de fontaines, cet ouvrage était destiné à capter puis canaliser l’Eure et la détourner sur 80 km jusqu’à l’étang de la Tour à Rambouillet. Travail colossal confié à Vauban et Louvois et débuté en 1685 il mobilisera au plus fort de son activité 30000 ouvriers (dont 22000 soldats – c’est moins cher…) et exigera d’enrôler beaucoup de civils. Pendant 3 ans les travaux vont se poursuivre, coûtant près de 9 millions de livres. Et de nombreuses vies. En 1687 près de 6000 ouvriers (civils et soldats) meurent du paludisme. Mais en 1688 la guerre de la Ligue d’Augsbourg (guerre de 9 ans) arrêtera les travaux qui ne seront jamais repris faute de moyens financiers.
Je me rends ensuite au Favril, qui tirerait son nom de la culture des faverolles (petites fèves).
L’église Saint-Pierre du XIIIe siècle qui n’était qu’une chapelle fut agrandie en 1586 puis en 1771. Elle abrite le tombeau d’Etienne et Elisabeth d’Aligre. Fermée…
La Grand Maison date du XVe siècle et aurait été l’ancien lieu seigneurial du Favril.
De passage par Pontgouin, je fais un crochet par l’église Saint-Lubin, qui était la chapelle du château. Pontgouin fut cité épiscopale avant de céder cette préséance à Courville.
La ferme du Plessis domine Pongouin. Elle est attestée depuis 1219 sous le nom Plessiacum. Il existait des fossés qu’on franchissait par deux ponts-levis aujourd’hui disparus.
La famille d’Aligre l’incorpora à son domaine en 1731, elle y resta jusqu’en 1926. Un grand pigeonnier du XIXe siècle se dresse dans la cour. On dit qu’un souterrain communiquait avec le château des évêques à Pontgouin et avec celui des seigneurs de Courville.
Bon, après cette « petite » balade, je prendrai le chemin du retour… Que de richesses aussi dans ce coin de France…
La dernière vidéo de la série…
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