Un petit tour chez Marcel…
Cette fois direction Illiers-Combray et ses environs pour une courte virée. Pas de grande balade au programme, juste un petit tour. Le temps n’était pas folichon et s’est progressivement couvert au fil de la journée.
Après l’A11 (sortie Illiers-Combray), nous nous dirigeons vers Saint-Eman. Mais pas tout à fait en ligne droite car avant, et juste pour le plaisir du nom, nous passons par Saint-Avit les-Guespières. Ensuite nous traversons Illiers-Combray où nous reviendrons plus tard pour finalement atteindre Saint-Eman où se trouve la source du Loir. L’étang qui s’y trouve est paisible. Nous y sommes arrivés par un chemin en terre tout à fait praticable, même avec le Spyder, bordant la très jolie église éponyme dans le soleil du matin.
Il y a un père et son fils à l’autre bout qui pêchent. La brume matinale terminait de se dissiper et l’herbe était encore pleine de rosée.
Un petit café bien au calme (mais pas vraiment au chaud) et nous repartons.
Nous voici donc à Illiers-Combray.
Pour des raisons familiales je suis livré à moi-même pendant une petite heure; je vais me promener à pieds dans la ville. Forcément je trouverai une boulangerie pour les viennoiseries habituelles et rituelles !
Mais je dois avouer que je n’ai pas lu A la recherche du temps perdu…
Manifestement la ville est une étape sur le chemin de Compostelle.
Je me rends naturellement vers l’église Saint-Jacques (rebaptisée en Saint-Hilaire par Marcel).
De style gothique flamboyant elle fut reconstruite par Florent d’Illiers, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, entre 1453 et 1497 sur l’emplacement d’une église primitive romane du XIèmesiècle.
Avant d’en faire le tour, je me dis que jeter un œil à l’intérieur serait bienvenu. Las ! L’église est pleine. Suis-je bête, il est 11h et nous sommes dimanche. Bon, j’aurais bien demandé à tout le monde de sortir afin que je puisse visiter tranquillement, mais la politesse m’en a empêché 😆 …
Je me contenterai donc d’en faire rapidement le tour.
La tour carrée devait recevoir un clocher de pierres : le clocher actuel a été érigé en 1621 à titre provisoire… On savait faire du provisoire qui dure au XVIIe…
Je descends ensuite tranquillement vers le Loir. Passage par les jardins Marcel Proust (évidemment…) qui offrent une jolie vue sur la ville et l’église. On y trouve les ruines du Château d’Illiers, millénaire.
Juste derrière se trouve un lavoir restauré.
Je parviens au Loir au niveau du pont La Grand Planche (le Pont Vieux de Marcel)
Le Loir et de ses habitants (ou locataires, je n’ai pas demandé de titre de propriété ou de justificatif de domicile…).
Bon, le temps solitaire imparti étant écoulé, nous repartons visiter les alentours. Nous faisons un court arrêt à Méréglise dont l’église Notre-Dame est fermée.
En direction de Yèvres, nous passons par Vieuvicq. Comme souvent dans le Perche, les pompes sont bien présentes, proches des églises. Pour éteindre les incendies ?
A Yèvres, malheureusement l’église Notre-Dame est également fermée. Elle me faisait du coin de l’oeil celle-là, je ne sais pas pourquoi. Même si cloches sonnent en notre présence…
Nous reprenons notre chemin pour Brou.
Brou, dite « la Noble » était l’une des cinq baronnies du Perche-Gouët.
Par sa position géographique privilégiée, Brou est depuis longtemps un lieu de commerce actif. Le marché est cité avant le XIIIe siècle. Il fut un haut lieu du commerce des veaux qui a cessé depuis 1940. Il reste cependant toujours reconnu pour son marché aux volailles.
Dès le Moyen-Age, la foire annuelle de la Saint-Lubin était l’une des plus actives de la région.
Au XVIe siècle, la ville prospéra grâce à Florimont Robertet, trésorier de France sous les règnes de Charles VIII, Louis XII et François 1er. Il fit tracer plusieurs grandes rues et bâtir la première halle en bois qui accueillait le marché aux produits de la terre.
Nous nous garons directement place des Halles où le petit marché dominical se termine.
Construite avant 1368, une première halle en bois mesurait 50 mètres de longueur, 25 mètres de largeur et 17 mètres de hauteur soit plus du double de la halle d’aujourd’hui. La construction actuelle, en pierre, date de 1846.
Nous allons nous promener dans une ville quasiment déserte. Le temps s’est couvert…
De l’ancienne et prospère ville, il ne reste que peu d’éléments. Quelques maisons à colombages dont celle à pans de bois du XVIe siècle et celle classée au Monuments Historiques datant du XVe.
En descendant vers l’Ozanne, nous approchons de l’église Saint-Lubin.
Ce vaste édifice, construit sur une zone en pente est un édifice à constructions successives, témoignant de reprises et d’adjonctions jusqu’au XIX siècle. Le grison témoigne des premières édifications du XI et XIIe siècles, la pierre calcaire et le silex des plus récentes.
Nous pénétrons dans l’église. L’atmosphère est sombre. Et froide ! Même s’il ne fait pas chaud dehors …
Le nef est la partie la plus ancienne de l’église.
Le chœur
Le transept et ses deux chapelles ainsi que le bas-côté sud ont été ajoutés aux XV et XVIe siècles. La bas-côté nord n’a jamais été terminé, probablement en raison du décès de Florimont Robertet (Cf. supra) promoteur de ces grands travaux.
En ressortant, nous allons nous promener, malgré ce temps tristounet, sur les bords de l’Ozanne où les lavoirs sont légion. Sur le domaine public, certains ont été restaurés. D’ailleurs la balade se nomme promenade des lavoirs…
Nous traversons l’Ozanne pour prendre le sentier qui longe la rivière en laissant le centre-ville sur notre gauche.
En progressant, l’église Saint-Lubin apparait au-dessus des maisons.
Il y avait un moulin…
Une dérivation de l’Ozanne borde certaines maisons. Naturellement avec des lavoirs…
Et quelques décorations…
Après cette petite marche (moins de 4 km), nous avons repris notre route. Direction Frazé, son château et son église.
Le château actuel a succédé à celui détruit pendant la guerre de Cent ans. La première reconstruction du XVe siècle a été suivi d’adjonctions de bâtiments aux XVI, XVII et XVIIIe siècles. Des jardins à la française ont été élevés au XIXe.
Compte-tenu de l’épidémie, la visite du château est impossible. Nous nous contentons d’en faire partiellement le tour. Mais même de loin, l’ensemble est superbe. Les différentes phases de constructions sont bien visibles.
En face du château se trouve l’église Notre-Dame (oui, oui, cela manque d’originalité…).
Elle est romane initialement et date de 1076 environ. Au Moyen-Age elle était intégrée dans l’enceinte fortifiée défendue par le château. Au XVIe s. elle fut agrandie par l’adjonction d’un bas-côté sud comportant 4 chapelles et autant de pignons.
La nef et l’abside datent de la première construction mais le chœur a été retouché ultérieurement.
Le chœur repris au XIXe siècle dans le style néo-gothique.
La Chapelle de la Vierge à l’extrémité est du bas-côté.
En se retournant…
Nous prendrons notre pique-nique sur la terrasse d’un restaurant fermé dans Frazé. Pas gênés par les autres clients !
L’étape suivante nous emmène à La Croix-du-Perche.
Sur la place du village se trouve l’église Saint-Martin qui fut probablement la chapelle d’un prieuré fondé par les moines de Saint-Bernard de Thiron au XIIe siècle (cf. l’abbaye de Thiron-Gardais dans l’article Sites et abbayes) .
D’aspect rustique en mœllons de grès brut, elle présente modeste…
Une fois à l’intérieur, c’est une autre histoire. Si les murs sont simples, la voûte est incroyable !
Lambrissée et portée par une charpente apparente, elle est composée de 116 panneaux polychromes. Elle date de 1537. Depuis l’abside et jusque sur les panneaux, les motifs de décoration et sculptures peuvent se référer à des textes et personnages bibliques. On ne sait pas qui a réalisé cette œuvre.
En se rapprochant du chœur…
Quelques gros plans ce cet incroyable ensemble…
Et le saint patron de la maison… Pas sûr qu’il soit d’époque !
Nous terminons notre petit périple à Unverre. Là aussi trône une église Saint-Martin. Malheureusement celle-ci est fermée. Bâtie au XII et XIIIe siècles, elle est mentionnée dès 1125. D’origine romane, et a été agrandie au XVIe siècle (comme beaucoup d’églises percheronnes en raison de la croissance démographique) avec l’adjonction d’un bas-côté comportant 5 pignons (et des gargouilles). La tour en grison et les contreforts témoignent de ses origines romanes.
Elle comporte un porche à claires-voies où se réunissaient les habitants pour évoquer les affaires de la paroisse.
Il sera temps de rentrer après ça. Nous aurons au final réalisé une balade de 140 km environ en incluant le trajet jusqu’à Bourges. Coup de chance, au retour nous éviterons la pluie !
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Vidéo(s) du jour
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Partie 2
3 commentaires
Yved
Excellent Arnaud vue photos et vidéos …
D’ici 15 jours j’attaque les balades et photos direction la Correze….
Gueule.kc
Tu es rapide dis donc ! Merci…
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