Le Perche en moto : circuit « Les châteaux du Perche-Gouët »
Le Perche Gouet est une ancienne région de France. Elle située au sud-est du Perche.
Après avoir successivement appartenu à la femme de Clovis II et à l’évêque de Chartres qui y fit construire les premières forteresses, afin de se protéger des invasions normandes, la région connut sa première unification par le mariage de la fille de Gauthier d’Alluyes et de Guillaume Gouët. Le petit-fils de Guillaume Gouët, Guillaume III, contribua à cette unité en menant plusieurs guerres contre les comtes du Perche : le Perche-Gouët était né.
Il est possible d’établir la filiation des seigneurs du Perche Gouet à partir du XI siècle. Guillaume 1er dit Gouet, donna son nom à la contrée. Il possédait les seigneuries de Montmirail (Sarthe), La Bazoche et Authon. Son mariage avec Mathilde d’Alluyes, vers 1050, lui apporta Alluyes et Brou.
Les cinq baronnies reçurent par la suite des noms parfois peu flatteurs comme Authon la Gueuse, La Bazoche-Gouet la Pouilleuse ou plus avenants comme Alluyes la Riche, Brou la Noble et Montmirail la Superbe.
Plusieurs familles se succédèrent à la tête du comté, puis Charles IV d’Anjou divisa une première fois le domaine en vendant à son fils Louis les trois baronnies du sud, à la fin du XVe siècle.
Départ de la maison avant 7h30 car il faut que je sois rentré pour 17h.
Ciel clair. 1°C… Bref, c’est frais. Mais beau. Mais frais 😉
Je me suis équipé trop léger. Je m’étais dit qu’avec le soleil qui se levait la température prendrait quelques degrés rapidement. Que nenni ! Durant tout le trajet de voies rapides et autoroute (soit 160 km), elle ne dépassera pas 2°C. Au mieux. Je vais rapidement me faire congeler sur ma selle ! Et le vent glacial n’arrange forcément rien à l’affaire…
Seules les mains, protégées dans les gants chauffants branchés directement sur la moto, resteront à température agréable. C’est peu !
Une pause au péage de Saint-Arnoult et une autre peu après la sortie de l’A11 à Illiers-Combray seront indispensables.
Quand j’entame mon circuit, j’ai déjà avalé le quart de mon Thermos de café. Et je suis encore bien frais. La décongélation complète prendra pas mal de temps !
Juste avant Brou (enfin dans le sens de mon parcours) se trouve Yèvres et son église. Fermée comme le seront bon nombre dans cette journée. D’origine romane et attestée dès 1100, l’église a été transformée en architecture gothique.
Après avoir traversé rapidement Brou (Cf. article Un tour chez Marcel), je retourne faire un saut rapide à Unverre voir l’église Saint-Martin. Le temps est bien plus joli (même si plus froid) que lors du passage précédent, l’église est toujours close. Dommage…
Une église existait déjà en 1152. Elle a été reconstruite en style roman aux XII et XIIIe siècles et agrandie sur son versant nord (non visible sur la photo ci-dessous) au XVIe comme beaucoup d’églises percheronnes.
Son clocher (plus tardif) élancé est en ardoise, comme d’habitude dans la région, et repose sur la tour romane dont les contreforts en grison sont restés inchangés.
Pour le rendre à ma destination suivante, je quitte la D13 (trop directe 😛 ) à son embranchement avec la D120 puis bifurque sur le C114. Petite route qui me fait traverser de petits lieux-dits. Je marque une petite halte au Chêne-Pivert.
Reprenant ma route, je parviens l’église Notre-Dame des Autels-Villevillon. Fermée aussi. Malheureusement car il semble que son intérieur soit très riche. C’est une des plus anciennes église du Perche (XIe siècle), ayant succédé à une église en bois qui a brûlé avant l’an mil, comme beaucoup d’autres…
Mais ça ne m’empêchera pas de faire une pause café pour poursuivre mon réchauffement interne, l’extérieur ne pointant toujours pas à plus de 3°C 😀 … Remarquez mon « guide maison » (pour faire classe je pourrais appeler ça un roadbook) coincé sous le Thermos : c’est de la haute technologie !
Après cette halte, je me rends à la Bazoche-Gouët. Il y a 2 éléments notables à y voir.
Je commence par la petite chapelle Notre-Dame-des-Bois. Ancienne (XIe) et rustique, c’est le type de chapelle de campagne bâtie en silex et grison. Le clocher date du XIXe siècle. C’est le point de départ de la procession du pèlerinage de Saint-Gourgon, le 9 septembre, dédié au saint dont les paroissiens allèrent chercher des reliques à Rome en 1671.
Juste derrière se trouve un puits qui a été restauré.
Quelques centaines de mètre plus loin (faits à 2 roues, faut pas pousser !) c’est le centre-ville et son église Saint-Jean-Baptiste. C’est sur sa place que se tiennent les foires.
L’église est mentionnée dès 1144. Au XVI siècle le versant sud se dote d’un portail sur le versant sud dans le style gothique flamboyant, tranchant aves l’austérité romane de la façade ouest.
Le clocher repose sur une tour intérieure datant de 1548.
A l’intérieur (oui, elle est ouverte !), en entrant la nef offre une voute boisée. Au sud (habituellement une église est orientée vers ouest-est avec le chœur à l’est, donc le sud est à droite en entrant…) l’extension gothique ornée de vitraux donne de la lumière. La tour intérieure sur laquelle repose le clocher est … étonnante. Au fond, les vitraux de l’abside ont été rénovés au XVIIe siècle.
Au sud la lumière entre par les nombreux vitraux. Au fond se trouve La Chapelle de Saint-Gourgon.
Sur les vitraux de la chapelle de gauche, on reconnaîtra le couronnement de Marie, la Vierge Marie de Chartres et de Lourdes.
Celle de droite est dédiée Saint-Gourgon, jeune officier romain, martyrisé en 303. Sa fête, le 9 septembre, donne lieu au pèlerinage qui démarre à La Chapelle-des-Bois vue précédemment.
La mezzanine où se trouve l’orgue est accessible. Cela me permet de faire quelques clichés supplémentaires avec un angle différent. Et un gros plan sur les clefs de voute.
Il est temps de ressortir et de passer prendre les viennoiseries nécessaires à ma survie dans ce températures hostiles !
Je suis toujours étonné dans mes séjours en province de la différence de prix et de taille de ces viennoiseries par rapport à Paris ou sa proche banlieue… Et le goût n’a rien à leur envier. Au contraire même !
Et pour en terminer avec cet aparté, il faut reconnaitre que partout en France les viennoiseries sont de qualité dans les boulangeries (et/ou pâtisseries) et pour ça aussi, c’est un beau pays ! Rien à voir avec ce qui se fait hors de nos frontières…
Je me remets en selles dans les rues en travaux pour me rendre à La Chapelle-Guillaume non loin.
L’église Notre-Dame possède une architecture classique pour la région avec ses massifs piliers de grison. Son clocher fut détruit par un ouragan et reconstruit en 1827 (comme celui de La Chapelle-des-Bois de la Bazoche-Gouët). Je me contenterai de l’extérieur, ne pouvant entrer…
Pas sûr que les commerces soient florissants à cet endroit …
De nombreux lacs et étangs parsèment la campagne que je parcours par les petites routes. Je parviens à Soizé et son église Saint-Thomas. Située sur une colline, la vue est sympathique depuis le parvis. Comme d’habitude, pas un chat. Et porte close encore pour l’église. Alors, sur les marches de l’église, ce sera café et viennoiseries (achetées à la Bazoche-Gouët). A l’abri du vent et sur un petit coin au soleil…
J’emprunte des petites routes fort sympathiques, gentiment vallonnées. Je passe devant le manoir de la Guillerie, entre par inadvertance dans le domaine des Châtaigniers (les deux sont dans la vidéo). Bref le nez au vent (toujours frais) à un rythme de sénateur !
Me voici à Saint-Bomer avec son église du même nom issu de l’ermite Boamirus. Cet ermite (mort en 558) avait fait construire une église dédiée à Saint-Pierre qui fut détruite par les Normands vers 850. Elle fut reconstruite « rapidement » et en souvenir du saint qui avait marqué la région elle prit son nom. La guerre de Cent Ans verra une nouvelle fois l’église pillée, par les Anglais cette fois. Elle sera reconstruite à l’instigation du Pierre de Mondoucet, Seigneur de la Grève dans les années qui suivirent.
Bon, comme les autres, elle est close…
Juste à côté…
Quittant Saint-Bomer, je quitte rapidement la départementale la pour prendre une petite route qui mène au Château de la Grève, bâti au XVIIe. C’est une propriété privée (cette fois je ne rentre pas !) et je me contente de l’admirer de loin.
Je fais une boucle en suivant la route prise pour aller au château plutôt que de faire demi-tour comme me l’indique mon GPS. Pendant quelques kilomètres je vais rouler sur une toute petite route, naturellement complètement déserte, entre forêt et champs. L’avantage de l’hiver, c’est que les feuillus sont nus : la vue porte plus loin et la lumière est plus présente.
Après être repassé par Saint-Bomer, je me rends à Coudray-au-Perche. Joli village, comme tous ceux que je traverse. Mairie et lavoir forment un bel ensemble !
Bien évidemment sur la place du village se trouve l’église Saint-Pierre. Original, non ? Bâtie au XIIe siècle, elle est agrandie au XVIe avec l’ajout d’un choeur plus haut.
Coup de chance elle est ouverte !
La charpente en bois peint (comme les poutres) précède le chœur en pierre. On passe sous une tribune en bois datant du XIXe (pour les enfants).
Sous la tribune se trouvent les fonts baptismaux en pierre avec leur couvercle en bois à écaille.
Depuis l’autel, vue sur la tribune
Les retables et une statue presque kitsch de Jeanne…
Sur la tribune, la Vierge veille sur l’assemblée des bancs vides.
Et quelques. clichés « vus du ciel » 😉
Je reprends la pétrolette pour me rendre au manoir de Courcelles. Il est situé au bout d’une petite route dans les collines qui bordent la Rhône. Et qui fait également gîte pour ceux que ça intéresserait 😆 …
Je vais ensuite à Béthonvilliers et sa petite église Saint-Martin au toit de tuiles et son clocher habituel en ardoise. Baigné de soleil sous des températures devenues presque agréables (9°C), l’endroit est très agréable…
A quelques kilomètres se trouve Saint-Lubin-des-Cinq-Fonts. Fonts pour fontaines…
La petite chapelle Saint-Lubin est le chœur de l’ancienne église spacieuse qui avait été donnée à l’abbaye de Thiron en 1128 et qui fut détruite en 1792. Elle est en cours de restauration, donc fermée…
Cette chapelle a été réunie par ordonnance royale à l’église d’Authon-du-Perche en 1836.
En contrebas se trouve un lavoir… où la baignade est interdite 😉
A moins d’1,5 km, au bout d’une petite voie on parvient au Manoir de la Bourguignière. Non visitable car propriété privée
L’étape suivante est Authon-du-Perche, et son église Saint-André avec son haut clocher. Cette église, une des plus anciennes de la région car datant du XIe siècle était initialement un prieuré. En 1877 le bâtiment a été reconstruit autour des murs et de la charpente de l’ancien édifice.
Authon fut une importante place du protestantisme avec une église organisée à la toute fin du XVIe siècle qui se développa largement. Le pasteur d’Authon, Jacques Couronné procéda aux cérémonies d’inhumation de Sully à Nogent-le-Rotrou (pour rester dans le Perche) en 1641. La révocation de l’édit de Nantes à la fin du XVIIe mit fin au culte officiel.
Très claire, l’église se détache bien sur le ciel bleu du jour. Elle haute et élancée par rapport à celles visitées jusque là. Relativement récente son apparence est sans attrait particulier à mes yeux de profane. Seule l’extrémité orientale avec son arrondi au niveau du chevet recèle un peu d’attrait.
A l’intérieur, j’ai trouvé cette église sans charme, froide et très banale. J’y suis resté peu de temps. A échanger, je l’aurais préférée fermée au profit d’autres vues précédemment…
Pour la dernière étape j’ai une petite vingtaine de kilomètres à parcourir. Je vais passer par Charbonnières, dont le château derrière des palissades est difficilement visible. Puis par les Cailleaux et son étang. Une jolie lumière sur une jolie vue.
Dans les champs je verrai traverser au loin un groupe de daims (enfin je crois, ils n’étaient pas tout près). Les joies des balades bucoliques ! Un autre château m’échappera, celui de l’Ozanne, non accessible. Je vais quitter le Perche-Gouët pour quelques centaines de mètres en arrivant à Beaumont-les-Autels. Après avoir photographié son château depuis … loin !
Tenu par le temps je ne tenterai pas de visiter l’église Notre-Dame, attenante au château. Ce sera la deuxième fois que j’y passe (circuit sites et abbayes) sans tenter d’y entrer. Il faudra que je remédie à cela !
Bon, il est l’heure de rentrer sinon je serai en retard (et pas pour le couvre-feu de 18h).
D’ailleurs au péage de Saint-Arnoult, 2 couleurs dominaient toutes les autres : le bleu et le jaune fluo : les gendarmes étaient présents en masse pour des contrôles. Pour une fois que je rentrais dans les temps d’une virée !
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Vidéo(s) du jour
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Partie 1
Partie 2
3 commentaires
Legaud
Vue ce soir région que je connais pas merci Arnaud pour le partage…
Vraiment des reportages de qualité il y a du boulot derrière j’apprécie…
Bonne soirée Yves
Au passage ma nouvelle moto c’est de la balle super sensation les pieds au sol ça change la vie….
Gueule.kc
Oui j’ai vu que tu avais passé la Crosstourer en version tondeuse à gazon ! C’est super si elle te convient mieux comme ça !
Merci pour ton commentaire …
Legaud
Pas de soucis elle garde toute ces qualités de bonne routière, de plus meilleur position de conduite pour moi bien protégé par bulle et mon déflecteur…
De plus le centre de gravité du moteur est plus bas maintenant un confort non négligeable ressenti directement au guidon augmentation de l’angle pour virer court la moto embarque moins le V4 pèse 180 kg au passage…
La conduite et les arrêts le jour et la nuit celle là je la garde jusqu’au bout ….